Rassemblement 2012 à Saint Hilaire Le Petit, Saint Hilaire Le Grand et Saint Hilaire au Temple (51)

16/03/2012 19:37

 

Nos fiers Pictons à la conquête de l’Est.

Quel joli mois de mai, tous ces longs week-ends à profiter de la douceur retrouvée ! La nature reprend vie sur un doux fond sonore de la gente ailée en pleine parade nuptiale!

Ecoutez mes amis, humez ces nouvelles senteurs. Après des semaines de pénurie d’eau, le ciel nous déverse à présent ses bienfaits, les pluies sont revenues, la végétation explose, cette quinzaine glaciale de février est oubliée, notre campagne retrouve ses véritables couleurs avec toute sa gamme de verts, sur les talus s’épanouissent les coucous, les boutons d’or et son cousin tout aussi doré, encore plus délicat, le tulissage. 

Quel grand moment de bonheur !

Pour tout le monde ? Pas tout à fait,la tension est palpable chez notre petit monde de la vélocipédie locale. De fait, alors que beaucoup se préparent à un long pont peinard, lui, s’apprête en ces veilles de l’Ascension, à poursuivre sa conquête de l’Est avec un nouvel Everest bitumeux au programme. Après s’être arrêtés à la Loire il y a deux ans, à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, cette année nos grognards, ces ambitieux décomplexés, la franchiront sans ausweis pour rejoindre, après plus de 300 kilomètres encore, le rassemblement des Saint-Hilaire qui aura lieu dans le département de la Marne.

Mais petit come back pour évoquer les premier mois de cette heureuse année.

Afin ne pas déroger à la règle, l’assemblée générale annuelle a lieu à la mi-janvier, et marque ainsi officiellement la reprise de la saison. Autre avantage non avoué, en ce mois le plus froid de l’année, les neurones sont un peu engourdis par la rigueur du climat, c’est donc le parfait moment pour annoncer les festivités à venir, très bonnes ? Et …. euh … bonnes…

Démonstration.

En cette froide fin d’après-midi, une douce chaleur règne en notre salle Fourchaud. Petite mise en condition, histoire d’anesthésier encore plus le cycliste qui hiverne où comme tout le monde n’ose le dire, la masse importante de son cerveau est répartie dans ses deux mollets; une hypnose et un endormissement partiel grâce au bilan financier sont tout à fait de circonstance. Numéro où excelle notre président à vie. Rapidement, les chiffres n’étant pas le point fort des sportifs, l’assistance n’entend plus qu’un euro par-ci, deux euros 75 par là pour les sucettes des gamins qui ont lustré le vélo des intouchables … BZZZZ. Ouf, retenons que grâce à une gestion rigoureuse, la balance des paiements est très largement positive avec un solde de 1500 euros arrondis. Va falloir les cacher pour éviter la convoitise et la gourmandise, que dis-je, la rapacité de tous ces incapables de politiques qui depuis si longtemps ont rendu exsangues les finances de l’état. A l’instar des mutuelles, ils pourraient bien taxer les clubs sportifs de je ne sais quelle dîme dont ils ont le secret.

Je reviens à nos cyclistes bercés par cette douce ambiance, l’esprit déjà occupé à 95 %, par le dîner et son chevreuil annoncé, mitonné par Francis et Jean-Louis, de notre bienfaiteur le magasin Spar. Soyons reconnaissants également à Jean-Claude Michaud, entrepreneur du bâtiment à Arçais, qui cette année encore, aide financièrement notre Amicale.
C’est à ce moment précis que Gérard, notre amiral de l’escadre de patrouilleurs à rames stationnée à Arçais, nous dévoile le projet du prochain rassemblement qui aura lieu en Champagne. Cette année, sans sextant ni boussole, pardon ni compas, il nous présente les quatre étapes de rêve. En résumé, 659 kilomètres seront à parcourir à la mi-mai ! Repos messieurs, la pilule est avalée, vous pouvez fumer, au propre comme au figuré.
Nouveauté, étant donné la modeste distance, plus de deux cent kilomètres par rapport à l’édition précédente, une journée supplémentaire nous est offerte en prime ?! Merci patron, merci patron… sur un air bien connu. PPPPFFFFFTTT… la retenue et la grande discrétion des maraîchins opérant, nos routards n’osent manifester l’allégresse que l’on devine au fond de leur regard. Moi le scribouillard je ne la perçois pas vraiment mais un iridologue, si, soyez en sûrs. Après ce coup de massue envoyé, pardon ce magnifique projet touristique au pays-roi de la bulle, car certains, dont je suis peut être, n’ont rien retenu sinon le mot champagne, sans vouloir être médisant comme toujours, je cite avec un plaisir non feint le poitevin, le gars de Montfaucon encore une fois, pour qui les spécialités oenologiques semblent être une grande passion. Défends les, Tonton ! Cette gentille promenade annoncée et à peine assimilée que l’estocade est donnée avec la semaine internationale de cyclotourisme dont les organisateurs ont eu la géniale idée d’organiser des circuits avec comme point de passage notre cité, la capitale du marais sauvage, ce fameux mardi 7 août. Grand branle-bas de combat assuré, ce seront près de 150 postes à pourvoir pour les 3-4 jours nécessaires à la préparation, mise en place et démontage…de tout cet autre gigantesque rassemblement de pédaleurs déchaînés cette fois. A l’évidence ‘reusement que notre amiral est là et qu’il est décidé à prendre à bras le corps cet oursin. Chapeau et bon courage Gérard, « l’aimerais pas être à ta place » ! Va falloir retrousser les manches pour que les cyclos venant des 4 coins de l’hexagone et de l’étranger gardent un bon souvenir du passage dans notre commune. Reste plus qu’à brûler une montagne de cierges pour s’attirer la grâce divine de notre Saint patron pour avoir une belle météo, garante d’une bonne réussite de cette importante manifestation… la pluie en été, on a connu il y a deux ans, on n’en garde pas vraiment un doux souvenir. Horreur ! Jean-Claude, notre phare, semble perdre la raison ! Sans nous préparer, l’ingrat nous annonce qu’il envisage de déserter son sacerdoce dans deux ans, comme ça après 25 ans. Effet psychologique désastreux chez les gars de la pédale joyeuse paludéenne. Ben Jean-Claude, tu déraisonnes, regarde notre Très Saint Père au Vatican, il a 82 ans et est encore en pleine forme ! Bon à 70 balais, t’auras encore de nombreuses années devant toi. Méf. ! Tu risques de voir tes brebis s’égarer ! Et ça tu l’emporteras dans ta tombe ! Allez, petit plaisantin, avoue, elle était bonne cette blague, pourtant nous ne sommes pas le 1er avril !
Après toute cette nourriture spirituelle, le signal est donné, enfin ! Les tables sont dressées, petite mise en condition avec le petit cocktail de notre Guide Michelin Paludéen, suivi du dîner avec terrine de chevreuil, rôti de chevreuil braisé accompagné de sa garniture de pommes de terre/cèpes … arrosés d’un merlot bienvenu. Quelle noble fin a eu ce doux cervidé local de terminer dans nos assiettes.

Après les émotions contenues consécutives aux projets printanier et estival, c’est la fête avec ce menu chasseur. Bon, notre bon Jean-Pierre aurait préféré la langue de boeuf, vraiment difficile de contenter tous ces gaulois…Plutôt mal que bien, la préparation réduite se poursuit, en effet il faut être fin prêt pour la mi-mai. Soit une préparation raccourcie de deux mois. Ces mois printaniers sont éprouvants, un vent omniprésent ne nous permet guère d’apprécier vraiment ce fameux plaisir de chevaucher sa petite reine. Ailleurs c’est William et Kate …pour nous c’est le vélo, à chacun son bonheur. Et pourtant, il faut avaler les kilomètres, cette longue distance à parcourir pour rallier la Champagne pour l’Ascension ne doit souffrir d’aucune improvisation. A ce titre il nous faut faire chauffer le compteur kilométrique. Les plus chanceux, relativement disponibles comme le sont ces retraités, arrivent à effecteur leurs quatre sorties hebdomadaires. Pour d’autres les longues étapes programmées risquent d’être laborieuses, voire cauchemardesques si, ce fort vent d’Est présent fréquemment à de nombreuses séances, se rappelle à notre bon souvenir. Nous y sommes ! Lundi 14 mai, tout se met en place. La caravane chargée de la logistique est prête. Les vélos sont astiqués jusqu’au métal, mieux vaut être ultraléger roulant. Ce soir, c’est la veillée d’armes. A la Rivière, Didier Chapelet semble être des nôtres. Ce sonneur émérite souffle de puissantes notes dans son olifant que le vent emporte aux quatre points cardinaux. Pour une curée à venir ? Non, bien au contraire, elles sont destinées à nous conditionner pour nous surpasser le moment venu, un peu comme pour une certaine chevauchée fantastique...Il y a quelques jours, ce satané vent d’est était encore présent, est-il décidé à nous pourrir notre progression ?
La réponse nous est en partie dévoilée par notre charmante dinausorette Evelyne Dhéliat que tous les vaillants que nous sommes scrutent le lundi soir… Gagné ! Chanceux les gâtés. Ce sera un vent du nord-ouest plutôt porteur. Bémol, de la pluie est annoncée pour le jeudi. Mais enfin, sachons raison garder, restons prudents, avec toutes ces perturbations qui se suivent, la météo pourra évoluer au cours de ce raid, favorablement ou défavorablement.


PREMIERE JOURNEE. MARDI 15 MAI 2012
Jour J. Jour le plus long. Rassemblement place de la mairie dès 6 heures 30 pour les photos habituelles. Michèle, l’oeil collé à son objectif, mitraille tout ce qui bouge et roule. Petite fraîcheur,le temps est clair, la brise prévue de secteur ouest est là et devrait nous faciliter cette première journée. Ma mauvaise humeur habituelle (mais non ressentie par mes camarades d’infortune) de ces départs matinaux fait place peu à peu à une certaine sérénité. C’est le moment de faire le point de nos forces présentes, les déserteurs en rase campagne devront en rendre compte et se verront sanctionnés sévèrement. NON MAIS !

Citons les fidèles du noyau actif, à tout seigneur tout honneur comme il se doit.Emmené par notre inusable et vénéré président, notre Kim Jong Il... pardon, Jean-Claude 1er, seigneur de Saint- Hilaire, baron des Hauts de Montfaucon, (je sais, toujours aussi fayot). Viennent ensuite ses fidèles manants : René, Jean-Pierre, Gérard, Jean-Philippe et le journaleux intermittent Jean-Noël qui s’efforce une fois l’an d’écrire avec grand peine et force boutanches ces quelques pages. Soit seuls six pénitents auxquels se joindra notre fidèle troubadour Jacky du Cher de Saint- Hilaire-en-Lignières, qui se partagera entre son auberge roulante et notre pèlerinage. Mais je ne vous oublie pas fidèles Martial, Michel notre doyen, et Jean-François dit Tonton de la Rivière. Tous ces seconds cyclistes bien décidés à coller le plus longtemps possible aux boyaux de leurs admirables mentors, ils sont encore là et bien présents, p’t’être avec quelques kilos en plus. Va falloir m’éliminer ces nouveaux bourrelets les anciens !... Joël, un autre, (Martin de Montfaucon) tient à nous apporter son  soutien, lui aussi levé dès potron-minet pour nous prouver sa fidélité. Sont également venus nous réconforter, Loïc, Philippe et Christian; manquent à l’appel les sanséens Claude et Philippe, pour eux, le châtiment sera exemplaire : le pilori ! Mais qui arrive, le mollet ensanglanté, la moustache toute ébouriffée, en berne, les lunettes de travers, le casque fendu et le maillot déchiré ? C’est Joël (le troisième) de la lointaine Charente-Maritime. Il s’est pris un nid  d’autruche dans la rue en travaux au sortir de chez lui. Une fois ? Non ! C’était tellement bon, qu’il a rechuté une seconde fois 50 mètres plus loin, en re-bricolant je ne sais quoi sur son beau vélo à présent abîmé d’une rayure, horreur !... Son goût pour la souffrance commence par m’inquiéter quant à son attrait pour celle-ci. Ah ! Jojo, mets un fendard jambes longues ! La vue de ce sang qui coule va me faire régurgiter mes croissants et ma chicorée au lait. Pour la photo, demande à Michèle, après accord de Monsieur le maire, qu’elle te prête le sien. Pauv ‘ros Jojo ! Après ce douloureux évènement familial qui t’empêche de venir avec nous, tu n’es vraiment pas récompensé à venir nous encourager. Quel dommage tu t’étais pourtant bien préparé. Mais ce matin, te devais pas être ben réveillé pour ne pas voir tous ces trous de ta rue en travaux ? Par deux fois de surcroît. Ca ressemble fort à de l’automutilation, faudrait penser à voir un psy… viens me voir, sous mon noyer, pour quelques euros, un prix d’ami, j’te ferai évacuer tous ces petits tourments qui te perturbent mon Jojo. Revenons à notre photo, tous ces fins lévriers sont-ils prêts pour les clichés de la presse écrite, télévisée, en tenue de club de surcroît ? Monsieur le maire, Patrick Germain notre conseiller municipal dévoué aux organisations sportives et Joël (un 4ème !) Izambart, l’un de nos indispensables logisticiens, en place pour la photo nous rejoignent ! Clic, clac, clic, clac…Un évènement, pour ce millésime tous les participants sont présents, à l’heure, enfin presque. Avec la fraîcheur de ce bon matin nous revêtons nos coupe-vent. A 7 heures, heure officielle du départ dépassée, tout fout le camp décidément, le peloton s’élance ou plus exactement s’étire. J’en soupçonnerais presque certains de traîner derrière et de renoncer au dernier moment, après les photos prises pour la gloriole. Mais non, mon esprit critique n’est pas de mise, étiré dans un premier temps comme à l’accoutumée, le groupe se reforme et entame son long périple.
Les sinistres tombes présentées devant chez Pouzet nous souhaitent bon vent, ça tombe bien il est avec nous. Mais pour moi qui suis superstitieux, j’évite de regarder ces objets maléfiques qui portent malheur, et regarde dans la direction opposée, manque de chance c’est le cimetière, alors je colle le nez dans le guidon et fixe le goudron… couleur noire comme la mort, funeste présage ? Ouf, nous atteignons le sommet de ce long faux plat après ces sinistres endroits, sans accident. Soulagement ! Dérouillés après cette petite mise en jambes, c’est parti pour de bon. Chausse, Amuré, fait suite ce long faux plat accentué, rigolade à côté de ce que nous allons grimper dans la journée et durant tout notre chemin de croix. Christian ne peut continuer et comme prévu nous laisse filer vers notre destinée. C’est donc le noyau dur des 6 coureurs qui seuls pour le moment poursuivent leur effort avec tout au loin, très loin d’ici, rejoindre leur but à 200 kilomètres, Châtillon-sur-Indre...De nouveau c’est la litanie des communes traversées qui défilent. Pour le moment nous sommes sur des routes connues et empruntées fréquemment durant nos sorties, Sansais, Montamisé, Aiffres, Vouillé, Chavagné. A présent pour les immigrés dont je suis, nous plongeons dans l’inconnu. Nous entamons une belle descente dans la forêt de l’Hermitain derrière la Mothe Saint-Héray.
Et comme on est descendus, et bien une gentille côte bien mignonnette nous souhaite la bienvenue. Il n’en fallait pas plus pour que des inconscients prétendants au maillot à pois n’en profitent pour planter des banderilles. Mauvais camarades, Judas ! Regroupement pour arriver à la Mothe Saint-Héray, et pour cause il y a la première pause casse-croûte, tiens comme c’est bizarre tout le monde a rejoint, aucun égaré, aucune égarée, comme c’est bizarre …
Un grand parking permet le regroupement de toutes nos forces, vives et logistique réunies. L’ACP ne fait plus dans la dentelle, le moment est venu de présenter notre équipe de soutien. Deux campings cars conduits par deux pilotes confirmées ayant déjà une ou plusieurs campagnes dans nos rassemblements, Marie-Claude et Patricia. Nicole, gente dame dévouée et attentionnée de notre amicale, spécialiste ès-pâtisserie, s’est passionnée dans ses (rares) moments d’inactivité à la recherche des objets perdus/retrouvés. Notre charitable réserviste saint bénédictin, frère Guy de la Névoire qui pour l’occasion, attend désespérément de pouvoir administrer les derniers sacrements suite à une chute malencontreuse, mon Jojo ayant raté la sienne aux mâtines, commence à s’impatienter et évoque l’idée d’en provoquer une pour cette fin. En plus de cette sainte mission, jouera le fastidieux rôle de voiture balai. Marie, conductrice d’attelage routier, épouse de Michel, fidèle des fidèles, n’a manqué aucun rassemblement. Enfin pour compléter cette  sympathique équipe de soutien moral et physique, des nouveaux venus de La Rochelle, amis de la petite reine, de Jean-Fifi, Michel et son épouse Dominique, eux aussi au volant d’un camping-car, ah les bourges ! Avec leur accompagnatrice, Huguette, gentil petit bout de femme, marraine de Patou, épouse de Jean Fifi, cousine du cousin… ça y’est vous vous y retrouvez ? Pour terminer, un couple de tout aussi charmantes personnes très appréciées sur Saint-Hilaire, issues de la Paludie locale, Joël Izambart et sa discrète épouse Jeannette, venus tout spécialement par sympathie nous aider dans notre épopée. Comme Michel et Dominique, citées plus haut, admirables sont ces personnes totalement étrangères à l’Amicale qui se dévouent pour notre bien-être. Toute cette équipe bien décidée à apporter leur soutien pour aider autant que faire se peut les sexagéants de la route. Sur ce dernier point, une petite précision s’impose, en effet sur le tableau de famille pris avant course, le cheveu blanc et quelques calvities naissantes semblent s’imposer. Mais ne vous y fiez pas, à part un jeunot de quadra, René, l’âge moyen fricote avec celui de raison, ma calculette étant en panne, je suis dans l’incapacité d’en faire une moyenne précise. Mieux vaut ménager les susceptibilités.
Alors je voulais dire, les apparences sont trompeuses mais comme vous pourrez le constater à travers toutes les lignes à venir, les mollets sont encore très performants, témoins et beaux restes d’un passé d’authentiques sportifs confirmés, que ce soit en cyclisme ou en athlétisme demi-fond et fond, disciplines très exigeantes qui demandent des qualités certaines de résistance et d’endurance. Ces mêmes capacités communes au vélo. Récapitulons, un potentiel de 10 coureurs et 10 accompagnatrices, accompagnateurs.Chapeau bas, n’est-ce pas. Ratio d’un logisticien pour un actif ! Tout le monde a été cité ? Continuons, et revenons à notre premier arrêt sur ce parking de La Mothe Saint-Héray. En-cas, barres céréalières, vitamines diverses ingurgitées, c’est reparti. Nous avons peu de temps pour la méditation et la contemplation du parking et de la Sèvre toute proche, une longue route nous attend. Le claquement sec des cale-pieds se fait entendre. Nous nous éloignons de la Mothe par une petite route de campagne tranquille. La douceur s’est installée, la vue porte au loin sur un paysage de parcelles de pâtures, de cultures entourées de haies. Les récentes pluies ont permis à la nature de reverdir et de se présenter sous ses charmants atours. Nous pénétrons chez nos voisins viennois. Ah, une minute de silence non observée, séquence émotion pour notre Jean-Pierre, nous traversons la forêt de Saint-Sauvant où son défunt père a vécu dans la maison forestière durant de nombreuses années, à deux pas d’où nous passons, au lieu-dit le parc aux Chateliers. Malheureusement, il ne voudra pas nous dévoiler ses coins de girolles et autres cèpes. Tant pis, re-concentrons-nous sur nos appuis et notre pédalage, plus que 130 bons kilomètres, soit 70 de faits.
Saint-Sauvant, arrêt à Vivonne. Martial, Michel et Tonton qui ont refait du jus dans les véhicules suiveurs, sentent des fourmis leur courir sur les gambettes, ils nous rejoignent et nous poursuivons toutes forces réunies jusqu’à Fleuré. Jacky, notre fidèle du Cher, nous ayant rejoints depuis peu. Midi à peine passé, nous respectons le timing de l’amiral d’escadre, une escadre composée d’une décurie de vaillants pédaleurs fous, l’un se shootant au pineau, l’autre au muscadet et d’autres à des breuvages inavouables… mais d’EPO, nenni ! Car nous mettons un point d’honneur à ne faire travailler que la viticulture gauloise. Nous arrivons au point de piquenique, un vaste parking herbeux avec bancs et tables nous accueille. Nos accompagnateurs s’affairent pour préparer les tables à leurs doux chevaliers et servir un solide pique-nique avec juste ce qu’il faut pour ne pas succomber déshydratés sur le bas-côté…
116 kilomètres au compteur, avec une dénivellation de 829 m à la moyenne de 24,4 km/h. Juste un peu de répit après ce repas, le rôt qui se fera sur la selle, et de nouveau, on se remet en route. Retentit le bruit des castagnettes d’une danseuse de flamenco avec la fermeture des blocks des pédales. En avant toutes pour une seconde centaine de kilomètres, personnes souffrant de flémingite, s’abstenir ! Pour cette demi étape, un préambule d’une petite quinzaine de kilomètres peinards pour favoriser la digestion jusqu’à Chauvigny, après cela se corse. Prudemment seul le noyau dur des sept mercenaires assurera la transition vers des chemins plus accueillants. Grosse déception à Chauvigny, l’usine Lejaby, fabricant de lingerie féminine ayant délocalisé en Tunisie, nous n’aurons pas droit à une haie de mannequins présentant la dernière collection.  Arrêtons de fantasmer, le moment est à la rigueur avec cette brève montée où les prétendants au maillot à pois ont remis le couvert, le couteau entre les dents au mépris de toute digestion raisonnée. Qu’importe laissons les grands enfants s’amuser ! Le regroupement devra se faire, et se fait, lièvres d’un moment et sages tortues se  retrouveront peu après le sommet atteint. Après cette difficulté, les organismes sont bien réveillés et en action. Pas de difficultés majeures. Nous roulons une douzaine de kilomètres, pour arriver à La Puye, un monumental édifice religieux de la Congrégation des Filles de la Croix domine ce village. Petite pause et nous réenfourchons nos bicyclettes. Au loin le temps s’assombrit, de grosses masses nuageuses nous font craindre le pire. Par chance, notre karma agit. A mesure que nous approchons, elles se dispersent et se dissipent, ouf ! Haré Krishna, haré Krishna !... Saint-Pierre-de-Maillé, nous changeons de cap pour remonter plein nord sur Vicqsur- Gartempe en longeant cette belle rivière du même nom, affluent de la Creuse. Mauvais choix mon amiral ! Le vent qui nous était plutôt favorable est de face à présent, et quel vent ?! à décorner les c…s. Le compteur s’affole avec des pointes… de mimima à 18 voire 17 kilomètres ! C’est ainsi jusqu’à Yzeures-sur-Creuse.Tiens pour une fois tout le monde respecte, et le code de la route, et la consigne de rouler groupés ! On peut observer une belle et magnifique file indienne. Pour les non connaisseurs, la réalité est que chacun se protège du vent tant bien que mal dans le sillage de celui qui le précède, ça aide. Ainsi nous quittons la Vienne, département cher à un ancien premier ministre. Il aurait pu avoir cette raffarinade remarquable « Allez les gars, plus il y a de kilomètres derrière nous, moins il y en a devant !».
Bienvenue dans l’Indre-et-Loir pour une petite trentaine de kilomètres.
Mais revenons à Yzeures où les amateurs de belles voix ne peuvent ignorer qu’au cimetière se trouve la sépulture de la divine soprano Mado Robin,  décédée prématurément au début des années soixante. Sans aucun doute une des plus belles voix que nous ayons connues. Sur cette note mélancolique, nous passons cette grosse bourgade, changeons légèrement de cap, le vent est moins gênant car de trois-quarts. La fatigue commence à se faire sentir, René, courbé sur son vélo est plus discret que jamais. Jean-Philippe, même sans son beau maillot jaune du Tour, confirme tout le bien que l’on pense de lui. Ne voulant pas nous complexer, il l’a laissé au vestiaire. Merci pour cette grande retenue. Une nouvelle côte nous salue bien à Preuilly-sur-Claisse, histoire de nous garder éveillés sur nos machines. Charnizay, Saint Flovier, je ne sais quels sont les miracles qu’a réalisés ce saint homme, pour nous, c’est le dernier bourg avant notre point d’arrivée de la journée à Châtillon-sur-Indre, dans l’Indre précisément, que nous atteignons, comme prévu, à 18 heures pétantes ! Bravo ! Pour compléter vos mémoires de route individuels pour les générations futures, et faire mousser vos admiratrices : notez 692 m de dénivellation cumulée dans l’après-midi, plus les 829 de la matinée, faites le total, ma calculette est toujours inopérante… Qu’en dites-vous les gâtés ? Qu’est-ce qu’on dit à notre GO ? Total journée : 205 kilomètres, moyenne 23,8, dont 1500 mètres de dénivellation, je ne peux m’empêcher de le préciser. Profitez du moment présent, gâtés, inconscients que vous êtes ! On fera rarement plus. Naturellement une telle distance ne se fait pas la fleur au guidon, et l’état de fraîcheur de nos troupes s’en ressent un tantinet. Pour notre nord-coréen paludéen Guide Suprême à vie, traits tirés et décomposés, livide, yeux vitreux, moustache en berne, d’aucuns supputent une suite en pointillés… Mais gardons le calme des vieilles troupes, je sais ce qui va requinquer notre guerrier…
Et de fait, voici le traitement, pour se faire pardonner de leur désertion, Philippe de la Rivière et Loïc nous ont offert de la potion magique bien de chez nous – Rioja – Bordeaux…qui devrait nous débarrasser de cet acide lactique accumulé, et autres petites douleurs passagères consécutives à ces longues heures de selle.Du coup les voici pardonnés, reste le cas douloureux des sanséens ? Nous voici pour la nuit dans le sud du Berry. Châtillon-sur-Indre, bourgade de près de 4000 habitants. Quelques monuments historiques s’offrent à la convoitise des touristes, la Tour César, non non, ignares ! Pas de la glorieuse époque romaine, mais du 12ème siècle ! Magnifique vestige du château fort de Henri II Plantagenêt ; l’église Notre-Dame, ancienne collégiale jusqu’au XVIIIème siècle, dans laquelle on peut admirer de magnifiques statues dont la Vierge et l’Enfant, fin XVIème. Je ne citerai que ces deux édifices à vous mes chers clones et vous invite à les découvrir lors d’un éventuel passage dans la région qui présente par ailleurs d’autres atouts, à commencer par la douceur de vivre qui semble y régner. Les gros cumulus noirs ne sont plus qu’un lointain souvenir, le beau temps ensoleillé est de la partie. La commune nous accueille dans un charmant camping arboré, qu’elle ouvre spécialement pour nous, car la saison touristique n’est pas encore commencée. D’ailleurs petite anecdote, le portail électrique refusait obstinément de s’ouvrir après ces longs mois d’inactivité, nous refusant l’accès à un repos et des ablutions bien mérités. Ne s’en laissant pas compter avec cette technique capricieuse, Martial, d’autorité en disséquant (en partie) le boîtier électrique mettait à jour le responsable, le nid d’un petit passereau …pauvre petit oiseau dont la ponte était détruite par la faute de ces maudits cyclistes, et à mon grand désappointement, moi le fidèle de la LPO. Ces efforts inconsidérés de la journée méritaient-ils un petit réconfort ? Soit, c’est l’édile de la commune qui nous le propose. Un vin d’honneur est organisé sur les lieux par la mairie. Monsieur le maire nous accueille ainsi que sa première adjointe et quelques conseillers municipaux, l’ambiance est très chaleureuse et intéressante à travers le volet historique de la région évoqué par l’un d’entre eux, passionné à l’évidence par l’histoire de sa région qu’il semble connaître parfaitement. Ce volet historique aurait sûrement ému Michel Gilbert, maire de Mont Saint-Hilaire (Québec) dont les ascendants sont originaires de la région. Précisément de nombreux berrichons ont émigré au Canada ; un aristocrate, Louis de  Frontenac, comte de Palluau fut nommé par deux fois, gouverneur de la Nouvelle France sous Louis XIV. Peu après nous nous retrouvons entre nous, logisticiens, logisticiennes, oui oui je ne vous oublie pas, elles vont encore me faire la tête et me mettre au régime sans gamma gt. Tout ce petit monde se dévoue pour rendre agréable notre randonnée le plus possible. Qu’ils soient bénis (il vaut mieux fayoter, il faut déjà assurer pour l’année prochaine). Chapeau aux petits nouveaux plein d’entrain, Huguette, Michel et son épouse Dominique, ainsi que Joël et Jeannette, finalement y’a pas que les paludéens de bien, les charentais ne sont pas mal du tout. En cette mi-mai la fraîcheur du soir se fait sentir, pour notre cène nous pouvons profiter d’une salle du camping mise gracieusement à notre disposition par la municipalité. Nous reprenons nos habitudes des éditions précédentes, celles-ci n’ont que peu à envier à celles de notre petit gaulois à moustaches et de son gros compère. Nous n’avons pas de sanglier, mais le frichti est très bon et ô combien  apprécié après ces calories disséminées sur le bitume. Au lit à présent, la nuit ne sera pas trop longue. Notre conscience à vie a des remords, dans sa tente il accueille votre scribe, encore une fois SDF, quel miséreux ! Va falloir se cotiser pour lui acheter une tente en nylon. Trop coûteuse ?! Un morceau de bâche agricole récupéré à la décharge et tendue entre deux arbres pourrait suffire à son bonheur et son grand bien-être. Extinction des feux ! Réveil à 5 h 30 ! Pas drôle ce réveil à venir aussi matinal, de quoi vous donner des cauchemars et vous empêcher de roupiller.

 

DEUXIEME JOUR. MERCREDI 16 MAI 2012
A l’heure dite, REVEIL LES GÂTES ! Magnez-vous le c… . Rassemblement à 7 heures, en tenue de combat, rasés, bivouac démonté EXECUTION Nom de …. ! Dringggg ; My God, le réveil, le vrai!… Sapristi je faisais un cauchemar. Tiens ça me rappelle de vagues souvenirs d’une vie antérieure, enfouie au plus profond du subconscient. Je suis tout en sueur. Quelle frayeur, je revoyais notre « bon » et attentionné adjudant nous asticoter le derrière. A l’évidence, à la vue de la buée formée lors de nos expirations, il ne doit pas faire très chaud. Bigre, quel magnifique spectacle, en s’extirpant du chaud duvet, confirmation il ne fait pas chaud du tout. De fait une belle gelée blanche scintillante dans ce jour naissant s’est formée durant la nuit. degré paraît-il. Pas le temps de méditer sur cette météo peu engageante. Il nous faut nous préparer, le jour se lève, le ciel est clair, le soleil fera vite disparaître ce givre. Démontage du bivouac, petit déjeuner…
DEPART DANS 5 MINUTES ! Tiens Gégé a gardé de bons restes ; ah ces milis et leur ponctualité maladive !...
DEPART DANS 3 MINUTES ! … mais y’m cherche !
ON Y VA ! Il est sept heures ! Bon ben quand faut y’aller… Le chef l’a dit.
A CHEEVAAAL !!!!
AH, au secours, au voleur !
Quelle est la raison de toute cette agitation moussaillons ?
Nicole apparaît livide, les traits décomposés…
Mon sac, Gérard où as-tu mis le sac contenant les liquidités de l’Amicale pour ces quatre journées ? Le chéquier, le viagra… pardon l’EPO, non l’aspirine ? Ben ???
PIED A TERRE !
D’accord la météo est souriante, légère, ensoleillée mais il y a comme une certaine électricité dans l’air, je la sens même croissante alors que ce maudit  sac et toutes ses valeurs inestimables reste introuvable après avoir vidé la charriotte et sondé la roue de secours. La foudre ne va tarder à tomber. Courageusement, pour éviter une électrocution intempestive, nous autres les sans-grade nous grimpons sur nos vélos et reprenons la route. Gérard avec ses grandes jambes nous rattrapera sans difficulté après avoir solutionné ce big problème. Heureusement, toute « bonne » chose a une fin, le sac après moult recherches est retrouvé à notre grand soulagement, on pourra bien faire la fête dans le pays de la noble boisson. Mais où était caché ce maudit sac   ? 

Chhhuuutttt ! Changeons de sujet. Ayant pris quelques kilomètres d’avance, notre grand timonier réintègre le groupe, soulagé. Les choses sérieuses reprennent leur cours. Il fait beau, la température monte vite, on va pouvoir quitter les vêtements chauds du départ. Nos sept mercenaires ont récupéré et sont en pleine forme pour cette nouvelle journée, moralement tout au moins. Un bon signe, la moustache de Jean-Claude en berne hier en fin d’après-midi, est remontante et nous indique le cap à suivre : plein Nord-Est.
Aujourd’hui, la journée est peinarde, 180 kilomètres sans vraiment de difficultés. Elle s’annonce radieuse pour notre noyau dur, rappelons-le pour les générations futures qui liront peut-être ce journal de leur papy, il est composé de Jean-Claude, Gérard, Jean-Pierre, René, Jean-Philippe, Jacky de Saint-Hilaire-en-Lignières (18) et votre dévoué baratineur. Mais n’oublions pas notre fidèle rémora, Guy, au volant de la voiture balai, qui va nous suivre ainsi sur tout ce long trajet. Parfois ce sera pour nous prendre un maillot, pour remplacer une roue crevée, quand ce n’est pas l’un de nous, victime d’un vilain coup de pompe etc. Nous nous dirigeons vers le nord du département, traversons Valençay, malheureusement son magnifique château restera une énigme pour nous. Après avoir longé le Cher à distance nous le traversons à Mennetou-sur-Cher. Puis le Loir-et-Cher nous accueille. Au loin, encore de somptueuses demeures royales qui ont marqué l’histoire de France, le château de Blois où est passé de vie à trépas le Duc de Guise, Chaumont, Cheverny … et le plus beau sans aucun doute, Chambord, caprice de François Ier. Pour nous les gueux, arrêtons de rêver aux princesses et à leurs demoiselles de compagnie, nous devons rester concentrés la tête dans le guidon et garder notre vitesse de croisière. Un seul mot d’ordre : pédaler, pédaler encore et toujours, telle est la consigne en cette veille de l’Ascension.
Encore une trentaine de kilomètres pour rejoindre le lieu de pique-nique.
Tiens, mais c’est Michel qui doit se languir dans sa voiture, il décide de rejoindre le peloton. Theillay dernier village du Loir-et-Cher, nous pénétrons à présent dans le Cher, le département de notre compère Jacky, le pauvre Chérubin il en est tout ému ! Mais pour nous autres, c’est surtout l’arrivée à Nançay qui nous émeut, le moment est venu de se recharger en calories. Nos logisticiens et logisticiennes sont là pour nous accueillir et nous préparent un déjeuner bien mérité sur un grand parking qui nous servira de réfectoire à ciel ouvert, le temps de ces brèves agapes. Pour ceux qui ont une déglutition lente va falloir s’activer dans la mastication, en effet il faudra résorber le retard pris en début de matinée par la faute de ce sac qu’un plaisantin avait caché.  Alors pas de petite sieste pré digestive, la digestion se fera non pas à la selle mais sur la selle. 
Deuxième après-midi, et c’est reparti pour les 7 du matin. Après une vingtaine de kilomètres, Jacky nous quitte, non pas qu’il nous abandonne lâchement, aucun risque ! Ce  n’est pas le genre du bonhomme bien affûté, mais il repart chercher son camping-car, laissé à Châtillon-sur-Indre. Il fera ces incessants allers-retours durant tout notre périple : parquer son véhicule à un point de camping, venir nous rejoindre, rouler avec nous sur une moitié de trajet, revenir récupérer son home roulant, aller le mettre en avant, revenir sur ses pas à notre rencontre… chapeau l’artiste ! Vous suivez ? Bon je continue. Nous traversons le bourg d’Aubigny, le temps tout de même d’admirer ces belles demeures à colombages. Mais nous n’avons guère le temps de nous extasier sur ces jolies maisons. Nous quittons le Cher, et envahissons le Loiret. Puis nous fonçons, enfin c’est imagé, à près de 25 de moyenne, pour arriver une bonne heure plus tard à la Loire. Que nous franchissons, sans avoir du présenter d’ausweis comme à une autre époque des plus sinistres de notre histoire de France.
Aujourd’hui, on est plein d’entrain, on « saute » même le canal de Briare. Hélas, malgré une agréable douceur, encore une fois, pour piquer une petite tête, faudra attendre d’être dans le marais et retrouver son eau riche en oligo-éléments, nutriments, métaux lourds, pour les rhumatismes à nulle autre pareille. Plus qu’une bonne vingtaine de kilomètres pour gagner le terme de notre étape. Le moral est on ne peut meilleur. Les cuisses de mouche de certains et les cuisses musculeuses de la plupart en ont encore beaucoup sous la pédale. Une petite brise favorable, nous évoluons à présent dans un charmant endroit relativement forestier, beaucoup d’étangs bordent la route, cela évoque la Brenne. Notre Kim Jong ? Il est complètement ressuscité, il nous file un train d’enfer. La défaillance d’hier n’est plus qu’un lointain souvenir… mais qu’avait fait la présidente avant le départ ? Et ce cabotin voudrait nous faire croire qu’il allait abandonner honteusement la présidence après l’avoir tenue fidèlement durant plus de 25 ans ! OUUUHHHHH !
ENFIN, ENFIN ! Non, nous ne sommes pas arrivés, mais une minute de silence Moussaillons, nous pénétrons dans le défunt puissant duché de Bourgogne, Ouvrez le ban…. Fermez le ban ! Plus précisément dans l’Yonne, aux confins Nord-Ouest de cette admirable région, berceau de mes aïeux. Encore une fois notre grand timonier nous pousse et je suis prié d’observer ma minute sur mon biclou, autrement dit de la mettre en veilleuse. Bon je boude jusqu’au prochain village. Sans aucun chauvinisme, on peut remarquer la beauté grandissante de ces nouveaux territoires que nous avons la grande joie d’emprunter, leurs belles routes sans nids d’autruche… Décidément, la rue du stade est loin ! Même Michel et Martial ne sont pas restés insensibles à ce beau cadre et se sont souvenus qu’ils avaient un vélo, ils l’ont enfourché pour rejoindre Bléneau.
Dernière longue accélération, René attaque, mon Dieu, qu’il est bienfaisant cet air bourguignon ! Bléneau est en vue, près de 1700 âmes, cette bourgade située sur une butte, domine la rivière le Loing qui serpente doucement au pied de celle-ci. Un bel étang arboré accueille les visiteurs à leur arrivée ; fleuri, des bancs le long d’une promenade qui en fait le tour rendent cette commune vraiment accueillante. Pour nous, dernier coup de rein pour avaler cette brève côte dans ce village et nous voici au terrain de camping où nous passerons notre seconde nuit. Pour la mise à jour de vos journaux intimes, nous arrivons à 18 h 15, le retard a été comblé, nous aurons le temps de goûter au calme de l’endroit. Nous avons couvert 180 kilomètres à une moyenne de 23.3, et surtout 900 m de dénivellation. Journée peinarde, le moral est au plus haut, une chouette météo en lieu et place d’une prévision de mauvais temps pour ce mercredi. Galant, je n’irai pas en faire le reproche à la p’tite mère Dhéliat. Côté technique, deux crevaisons pour votre narrateur, la roue de secours prêtée aimablement par Jean Philippe permettra une poursuite de ce raid plus sécurisée. Il me faudra penser à investir rapidement dans des pneus au retour.
Notre fan-club toujours aussi dévoué entre de nouveau en action et prépare le repas après un gentil petit apéritif. Sur ce chouette album souvenir édité pour l’occasion, nous pouvons constater le dévouement de Michel et Martial extrêmement concentrés sur la cuisson des saucisses et autres grillades… Comme chaque soir, c’est un moment béni de convivialité, de sincère camaraderie. Malgré une petite fraîcheur en cette fin de journée, cette agréable météo ajoute à ce moment un plaisir ineffable.
Au lit ! Les tentes montées avant le repas n’attendent plus que les locataires, les bourges de camping caristes ces planqués n’auront pas de courbatures demain matin ! Le SDF rejoint la tente de son grand bienfaiteur de l’humanité paludéenne. Bonne nuit les gâtés.


TROISIEME JOUR. JEUDI 17 MAI 2012
JOUR DE L’ASCENSION (la bien nommée)

Aujourd’hui jour férié, pour le commun des mortels c’est synonyme d’une douce journée, … Et ben non ! Pour nos sexagéniaux, notre amiral sans escadre  et sans coeur nous a programmé le départ à 7 heures ! AU FOU ! Bon les contraintes du raid liées au peu de campings ouverts à cette saison nous obligent à parcourir ce matin 110 kilomètres avec un relief tourmenté, la moyenne va en pâtir, pour rejoindre Arcis-sur-Aube distant de 165 kms. C’est devenu un rituel, à 5 h 30, réveil ! Au radar, on plie la tente, fait ses ablutions, en sniffant cette agréable odeur de café, je commence à émerger, les tartines de beurre-confiture achèvent de me tirer de ma léthargie… 
Pas de chance, mon vélo laissé dehors n’aura tenté personne. Me v’là donc condamné à poursuivre ce périple ! Je terminerais bien les 250 kilomètres dans un camping-car et serais plus gaillard pour festoyer à Saint-Hilaire-au-Temple et apprécier les bulles champenoises. Mais manque de chance il est toujours  là… 
DEPART DANS 10 MINUTES ! Tiens j’ai déjà entendu cette voix, mais oui, mais c’est bien sûr…
DEPART DANS 5 MINUTES !
DEEEPAAARRRTT !!!!
Ah, au secours Gérard, Mon Dieu, à l’aide !
Bon D…, mais qu’est-ce qui s’passe encore, Nicole ?
La voiture ne démarre pas !
Remake de la veille, de nouveau nous percevons rapidement des ondes négatives bombarder le terrain de camping dans un sens puis dans l’autre. Hier le  sac momentanément introuvable, today la charriotte qui fait un caprice… Fais les valises maman, on retourne chez nous ! Aurait dit notre désopilant Georges en d’autres temps. Finalement ce ne sera pas grave, un petit problème de batterie genre poil à gratter pour tester votre bonne humeur. C’était seulement un test pour mesurer le taux de réactivité. Test positif, on peut partir, l’EEG (électroencéphalogramme) n’est pas plat, les neurones ne sont pas restés sur la route de ces deux précédentes journées. La feuille de route que nous remet quotidiennement Gérard est très explicite, même pour les illettrés. Concrètement, colonne de gauche les lieux empruntés, à droite, tout à droite, vous avez deux couleurs : vert et rouge. Le vert, la route est facile, la vie est belle ; le rouge, couleur hémoglobine, vous crachez les boyaux et le sang dans des côtes ainsi symbolisées. Des esprits chagrins diront qu’elle est toute ensanglantée, pfffft … jamais contents !
Précisément la matinée promet d’être mouvementée au nombre de carrés rouges à droite de notre feuille de route. En selle pour de bon, et nous sommes  partis pour une journée qui pétille avant l’heure, pleine de promesses. La litanie des villages traversés reprend, nous continuons de circuler sur de charmantes routes de campagne bourguignonne, Champigneules, Grandchamp, on s’enfonce dans l’Yonne, que nous traversons sur un axe Sud-Ouest Nord-Est. Nous jouissons encore d’une météo très clémente. Heureusement car nous avons droit à nos premières émotions et nos premières côtes. Ouuufff ! ça y’est le réveil musculaire est fait pour de bon, 20 kilomètres de parcourus, arrivés au sommet de ces premières côtes, on respire à pleins poumons, c’est le bonheur ! Enfin presque, d’aucuns d’entres nous apprécient moyennement cette cambrousse à l’écart des grands axes où ça monte, ça descend, ça tournicote…Allez hauts les coeurs, quelques kilomètres de calme relatif et hop, une tournée du Grand Timonier, nan nan, ce n’est pas l’heure de l’apéro, je parle d’une nouvelle grimpette de notre GO qui s’annonce. Les Ormes, quel nom bucolique, la graphiose (vous savez ce champignon qui a détruit sur le territoire national une grande partie de ces beaux arbres) a du sévir là aussi, peu de représentants de cette essence ; où sont-ils passés ? inaperçus, obnubilés comme nous pouvions l’être par cette nouvelle réjouissance qui commence à se manifester au niveau inférieur de notre anatomie? 
La tête dans le guidon, nos sept mercenaires s’arque-boutent sur les pédales et avalent cette nouvelle difficulté. Au sommet, un belvédère offre une belle vue, mais ceci est réservé pour les touristes, pour nous on négocie la descente qui va nous permettre de récupérer, et reprendre notre rythme de croisière. Nous poursuivons notre route, traversons Neuilly. Ici pas d’hôtels particuliers, le prince Jean n’est pas là pour nous accueillir, encore moins Liliane, plus fidèle à Longchamp au grand prix de Diane, on ne doit pas être dans le 92 ! Oui en effet l’air y est beaucoup plus respirable. Humez mes compagnons ces effluves de pâtures, la vraie France profonde et ses valeurs cré nom de Diou ! Peu avant d’arriver à Migennes nous traversons l’Yonne, puis l’Armançon. Jadis cette belle rivière était réputée pour ses salmonidés dans son cours supérieur en Côte d’Or; puisque votre narrateur est de ce département, mais aujourd’hui qu’en est-il ? Près du canal nous retrouvons avec plaisir notre logistique, tous les véhicules de soutien sont là. L’angoisse de ce souci mécanique au moment du départ pour Nicole n’est plus qu’un mauvais souvenir, la voiture fonctionne, tout baigne. Nous avons dépassé la mi-parcours de cette matinée, nous avons roulé 60 kilomètres, encore une cinquantaine…qui promet…. Les barres céréalières, le café sont les bienvenus. Une petite demi-heure d’arrêt et nous repartons. Pour se remettre dans le rythme notre gentil organisateur nous a trouvé cette jolie route traversant une forêt, que c’est chouette !
Sapristi on retrouve un mouvement de balancier, on monte, on descend, mais enfin pour le moment c’est encore assez digeste. Qu’en pensent nos aigles paludéens, Jean-Claude, Gérard, René ? Cou-ci cou-ça, mais ils suivent à leur rythme, se ménageant pour la suite car cette partie de plaisir n’est pas terminée… « Du sang et des larmes ! » qu’avait dit l’homme au gros cigare. On pourrait (presque) reprendre à notre compte cette célèbre phrase. Après cette douzaine de bornes en terrain vallonné, s’en succède une petite dizaine de plat relatif pour reposer un peu la pompe cardiaque. Et accrochez-vous les gâtés, le plat de résistance est devant nous. Resserrez les cale-pieds Accrochez bien le casque ! Trois montées hard, autant de descentes, que ne vont pas manquer nos deux autres aigles/charognards pour s’étriper pour le maillot à pois. Avec la bienveillance du big boss nos deux ultra-testostéronés (c’est du moins ce qu’ils pensent, ne les contredisons pas) sont lâchés. Coupez les cardiomètres, ils vont court-circuiter ! Et nos grands enfants de plus de soixante balais sont partis en sur-régime avaler ces trois difficultés.
Sans aucun doute ils feront là un excellent test à l’effort qui ne ruinera pas la sécu… mais qui pourrait enrichir MMme Pouzet artisans paludéens de monuments funéraires.Jean-Philippe aurait pu se mêler au débat, mais prudent, le sage a préféré jouer la camaraderie et accompagner dans l’effort l’arrière-garde. 
Et à l’arrière que se passe-t-il ? Elle est belle la vie ? On n’ira pas jusque là, mais rouli-roularoulons, nos vaillants, René, Jean-Claude, Gérard et Jean-Philippe escaladent et gravissent une à une ces trois bosses dont certains passages secouent sérieusement l’organisme de bas en haut, même les cheveux piquent ! Tiens, un coup de fusil d’un irascible chasseur ? Ouf, non, c’est Jean-Fifi qui éclate un pneu surgonflé. Frère Guy peut enfin intervenir. Après ces deux journées, la lassitude commence vraiment à se faire ressentir. Tous nos précédents rassemblements se déroulaient sur deux jours et demi, cette année nous rajoutons une journée supplémentaire. Il va falloir négocier correctement cette troisième journée complète dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. Mais nuls doutes que nous nous souviendrons de Bois-le-Roi, Aix-en-Othe, de ce relais télé repéré de loin, ultime point de repère, qui semblait s’éloigner alors que l’on ne cessait de s’en rapprocher. De fait, comme à l’accoutumée, après avoir courbé l’échine dans ces moments difficiles, au propre comme au figuré, grandement soulagés d’avoir franchi sans trop de dégâts ces difficultés annoncées, nous nous retrouvons au complet à Estissac pour la pause méridienne. Ravis de retrouver Marie-Claude, Marie-Thé, Nicole, Jeanne, Dominique, et tous les mecs qui encore et toujours, se montrent attentionnés pour leurs sniffeurs accrocs de bitume. Les tables sont dressées…
Toujours prêt à officier, frère Guy de La Névoire rend les grâces, après comme il se doit un verre de vin de messe, nous pouvons nous sustenter. Quel doux moment ! Allez les copains, pour vos « stats », nous avons grignoté 110 kilomètres, mais surtout nous avons grimpouillé 1200 mètres de dénivelé.
Comme quoi il ne faut pas s’y fier. Malgré des hernies en extinction de l’un, le genou grinçant de l’autre et encore d’un autre, le dos d’un quatrième,  l’épaule, l’arythmie, le cou … des mauvaises langues évoquaient la sortie du service de gériatrie… Fumier de lapin ! Comme on ne dirait pas dans la marine. Le plus gros a été parcouru et nos vaillants sont toujours en selle et bien décidés à conclure ! Au programme de l’après-midi, emploi du temps habituel, pédalage, encore pédalage, et re-pédalage. S’étant bien comportés dans le relief mouvementé, notre chef d’escadre reconnaissant, Super Gégé, dont vous pouvez admirer les drakkars maraîchins à Arçais, nous gratifie de quelques kilomètres de topographie très mouvementée. En reprenant, juste au sortir de la courte sieste généreusement autorisée, quelle attention !... Mais aux ignares ronchonnant, c’est pour votre plus grand bien, le réveil musculaire et le rot ne se feront que plus rapidement sacrebleu ! Tiens mais il en manque un du noyau actif ??? Mais oui, mais c’est bien sûr, c’est René qui sagement, prudemment, préfère un fauteuil douillet de voiture à sa selle inconfortable. Il tiendra compagnie à notre bon Frère bénédictin honoraire dont la sainte aura bénéfique veille au dessus de notre peloton, mais qui à la longue doit se morfondre à nous suivre à 20-25 kms/h. P’tite fatigue, cette douleur au genou qui se réveille ? LES DEUX MON ADJUDANT !
Comment ? Les deux mon BON adjudant !!! Merci !
Tiens René, on n’est pas rancuniers, cette nuit tu seras volontaire de garde au parking des vélos de 22 à 6 heures !
Passées ces raideurs routières et digérées, nous reprenons notre rythme de croisière, encore deux petites heures de route terne, une rigolade, un digestif  en somme. Nous avons quitté la riante Bourgogne et son relief, à présent nous découvrons la Champagne, mot qui fait étinceler les yeux de certains… attendez pour les bulles, impatients que vous êtes ! Nous sommes dans la Champagne pouilleuse et à part le jus de betterave ou de carotte dont nous traversons des cultures immenses à perte de vue où pas une haie n’accroche le regard, tout est fadasse. A l’image du temps qui a tourné au gris et qui semble s’apitoyer sur la tristesse de ce paysage de cette partie de l’Aube. A une trentaine de kilomètres d’ici, c’est le contraste, il y a le parc naturel régional de la forêt d’Orient avec ses grands lacs d’Orient et d’Auzon-Temple, une voie de passage et de halte chaque année pour des milliers de grues cendrées dans leur migration. Mais nous ne les verrons pas. D’ailleurs elles ont du regagner leurs quartiers d’été en Europe du Nord. Nous passons à une dizaine de kilomètres à l’Ouest de Troyes, dont le centre ville avec ses maisons à colombages mériterait le détour, pour nous c’est « tais-toi et pédale » ! Et pourtant, goûter une ‘tite andouillette, spécialité locale aurait été bien agréable, surtout accompagnée d’un p’tiot chablis de l’Yonne voisine…
Re-concentrons-nous, oublions andouillette et l’andouille de Troyes en chef.
Notre triumvirat d’anciens ressent des fourmis dans les mollets ? Allez Martial, Mimi et Tonton, courageusement remontent en selle pour terminer en beauté cette longue, longue journée. Jean-Pierre, impatient d’arriver a pris les devants et joue en solo le dernier mouvement de la journée. Dernier arrêt réconfort, Marie-Claude la dévouée nous re-propose bananes et autres bienfaits. A l’évidence, cela va nous donner le pep’s nécessaire pour cet ultime relais. Pressés d’arriver ? Comme hier et avant-hier, portés par un vent favorable, quel bonheur, nous avalons vraiment la dernière vingtaine de kilomètres à plus de 30 kms/h. Décidément Papy Jean-Claude nous surprend de plus en plus, Papy fait de la résistance, il semble se bonifier chaque jour avec un nombre croissant de lieues enregistrées au compteur. Tiens, nous dépassons un charmant couple de cyclistes, lui s’appelle Aldo, elle s’appelle Maurice, charmantes, pardon charmants. Quelques amabilités échangées avec ces amis de la pédale. Ils nous confient avoir été impressionnés par un autre cycliste qui les a dépassés il y a peu. Vêtu d’élégantes chaussettes jaune fluo et petites bottines blanches de cycliste, nous confirmons qu’il s’agit de l’un des nôtres, Jean-Pierre. Ils sont encore sous le charme de cette flèche, véloce, altière. Pour leur futur mariage, quand la loi sera votée avec le nouveau gouvernement ils seraient heureux de pouvoir compter sur sa présence comme témoin. Aucun  problème il sera. Bon camarades, nous leur communiquons ses coordonnées ?
Nos chemins se séparant, nous nous quittons avec regrets, eux allant dans le midi, nous dans le nord (ça ne vous rappelle rien les gâtés ?). Dernier long sprint, le temps d’apercevoir et d’apprécier deux magnifiques édifices religieux, une église à Feuges, et celle de Charmont-sous-Barbuise. Le moment n’est toujours pas à la visite, nous continuons. Nous touchons au but peu avant 18 heures, Arcis-sur- Aube sera notre ultime ville étape. Le camping, pardon, notre hôtel de plein air pour certains est situé au bord de la rivière du même nom, très courante. Le bruit de ses eaux vives nous bercera durant la nuit et aura cet effet relaxant propre au clapotis de l’eau. Gros bourg de 3500 habitants où jadis Napoléon a pris une volée par les Alliés en 1814, mais évitons les sujets qui fâchent, le Petit Caporal a encore ses dévots. Bilan de la journée, 167 kilomètres ont été parcourus, moyenne peu élevée en raison d’une forte dénivellation cumulée pour la journée de 1800 m !
Pour nous ce ne sera pas un cours d’histoire que nous aurons … Jean-Pierre notre spé en la matière a déserté les lieux pour la nuit, préférant un lit douillet pour son petit organisme fragile plutôt que le coucher spartiate qui lui était promis, à même la glèbe et la craie de notre doux pays. Je disais donc qu’en lieu et place d’un cours d’histoire, nous avons eu droit à un cours de français… par le maître des lieux, directeur du camping, un hollandais de surcroît qui a relevé toutes les anomalies de la langue française vues par un étranger… Inutile de préciser qu’étant très nombreuses, voire infinies, la discussion a duré, duré, duré… un peu comme certaines piles. Tout ceci étant très sympathique, nous n’aurons pas vu le centre du bourg et son château tout proches mais nous aurons appris que dans inflammable, le préfixe in renforce le mot alors que dans infidèle, il exprime une négation et blablabla et blablabla… et nos lettrés Jean-Pierre et Claude n’étaient pas là pour la réplique, ooouuuhhhhh, lâcheurs ! Tiens pour la semaine cyclotourisme, je les verrais bien de garde aux installations durant toute la nuit et corvée de pluches une fois, pour les frites de la journée, soit pour quelques milliers de pèlerins à vélo ?!
Quant à donner une réplique à ce charmant batave sur le flamand, pas facile.
A table ! A TABLE ! Tiens ça me rappelle une pub.
Ce soir une petite fraîcheur s’est installée pendant notre long débat philosophique franco hollandais sur les contradictions de notre langue. Toute cette  nourriture spirituelle ne nourrit pas beaucoup les êtres primaires que nous étions sur nos vélos où nos cerveaux se situaient à la hauteur de nos cale-pieds. Après une bonne heure de brainstorming (effervescence cérébrale), grand moment de soulagement, on peut enfin déplier l’opinel et passer à table. Ce soir surprise des maîtresses queux, potage champêtre en entrée, et des orties… ouuuups ! Après trois jours de joyeuses agapes sans retenue, les temps deviendraient-ils durs ? Obligés d’aller cueillir cette plante urticante champêtre pour assurer la pitance ?! Je commence à craindre que l’on ne soit obligés de tendre des collets durant la nuit sur les berges voisines pour traquer un ragondin bien gras et assurer les protéines pour demain. Non pas d’inquiétude à avoir preux chevaliers, les réserves ont été bien appréciées on peut encore faire bombance ! Toutefois, comme on prête beaucoup de vertus à cette plante, Marie-Claude va nous la faire déguster en potage avec d’autres légumes. Pour moi, une p‘tite crainte, qu’elle ne me provoque des démangeaisons aux  boyaux que j’ai délicats… Décidément le métier de cycliste est plein d’imprévus. Ouais, pas mauvais ce potage, la cochonnaille qui suit est encore  meilleure… mais j’en reprendrais bien tout de même une petite louchette, mais c’est bien pour ménager la susceptibilité de nos cuisinières, qu’est-ce qu’il  ne faut pas faire pour s’attirer leurs bonnes grâces. L’humeur qui règne ce soir est particulièrement badine, à n’en pas douter, de savoir que nous touchons au but, que le plus dur a été fait à ce jour avec ces 550 kilomètres mouvementés dans les mollets.
Retenez pour la journée, 167 kilomètres, dénivellation de 1800 mètres.
C’est à présent le moment d’aller surprendre Morphée, quel doux moment que celui de s’enfoncer dans son duvet. Pour les bourges, c’est le baldaquin de leur camping-car qui les accueille ainsi que de leur gente dame, d’ailleurs vous aurez remarqué sur l’album souvenir qu’ils se sont regroupés, ils ont pris grand soin de ne pas se mélanger avec les pégreleux qui dormiront sous tente. Pfftttt ! On se vengera demain dans les premières côtes venues ! Comment ? L’ambiance n’est pas jobarde dans le peloton ? Ah, mais que oui, qu’elle est bonne ! Même qu’il y a sur la route deux groupes : celui des grimpeurs, de l’autre les rouleurs, et au camping, au centre les camping caristes et les tentistes là-bas dans les bas-fonds, côté marécage.
Notre président, grand démocrate, retrouve son PC de toile (poste de commandement ! pour les ignares qui n’ont pas eu l’immense bonheur de faire leur service) et grand coeur, consent de nouveau à recueillir notre scribe-SDF. Et sur ces belles saines considérations, bonne nuit.

QUATRIEME ET ULTIME JOURNEE. VENDREDI 18 MAI 2012
Certes le temps n’est pas vraiment propice à de grands ébats de joie, il évoque même plutôt un temps de Toussaint. Mais tout de même il règne comme un zeste de sérénité dans notre petit monde de pénitents qui semblent touchés par la grâce divine, le moral n’a jamais atteint un tel niveau. Vous l’aurez compris, notre périple touche à sa fin, nos hommes sont tout guillerets à cette perspective. Plus qu’une bonne centaine de kilomètres et à nous les p’tites bulles champenoises, pour les gens normalement constitués s’entend. Notre Jean-Philippe qui fait de l’anti-alcoolémie volontaire devra se contenter de jus d’orange archi-pesticidé., le malheureux ! Des bons camarades pensent que cela leur en fera plus à déguster … maudits soient qui mal y pensent. Blablabla, réveil au clairon aux mâtines une dernière fois, rassemblement pour la photo à l’entrée du camping. Tiens il est tout de même temps que nous arrivions, plus que cinq vélos à l’appel, il y a comme une certaine attrition.
Jean-Philippe tout léger et plus aérodynamique après sa séance d’épilation des jambes de la veille par Patricia, son esthéticienne particulière, Gérard, grand sourire ce matin, pas de problème avec la voiture, il a dormi avec le sac à main autour du cou contenant ses pilules bleues, on n’est jamais point trop prudent par les temps qui courent ! Tout baigne ! Jean-Claude qui se bonifie avec les journées qui passent, plus décidé que jamais, a déjà des fourmis dans les mollets ! Jean-Pierre, après sa nuit chez un hobereau du coin, nous revient frais et dispo, en somme, comme d’habitude. Enfin votre narrateur, que seule cette sainte destination motive, bout d’impatience de regrimper sur le vélo. Et les autres, car ils sont bien sur la photo. Pas d’impatience, ils rejoindront le noyau dur dans la matinée, itou pour René, gêné par son genou douloureux et notre chérubin du Cher, Jacky parti placer son camping-car à Saint-Hilaire-au-Temple et qui reviendra à notre rencontre, quelle motivation, le bougre !
Les flashes crépitent une dernière fois dans l’aube grisounette, la grande équipe paludéenne est là, au grand complet, logisticiens, cyclistes, notre diacre  honoraire toujours au chômage, frère Guy… Mais où est passé Joël ?
Nous prenons congé de Hermans, notre accueillant hôte du plat pays.
EN SEEEEELLLE !
Nous quittons Arcis et notre pittoresque petit coin de verdure et d’eau, nous retrouvons rapidement ces longs rubans rectilignes d’asphalte qui traversent des immensités de cultures. La chance nous accompagne encore avec une brise favorable, le revêtement de la route est bon, hormis une légère montée après notre départ, la topographie de la région n’est guère exigeante. Jambes et rythme cardiaque ne seront guère sollicités, le médecin de Jean-Pierre ne sera pas appelé pour une urgence…De nouveau c’est le défilement des kilomètres et des villages traversés. Nous filons plein nord. Ah, ces militaires ne peuvent s’empêcher de nous faire passer près de leurs confrères lorsque la situation se présente. Surprise, nous dépassons des puits de pétrole où des pompes en forme de marteau géant aspirent d’un mouvement perpétuel le précieux liquide. Et c’est Mailly-le-Camp que nous traversons, immense centre de vacances pour militaires esseulés, cocoonés, bercés par leur bon adjudant de compagnie.
Cela rappelle de doux souvenirs à quelques uns, dont notre Michel dit Mimi pour les intimes, qui a eu la grande fierté de tenir le bar (planqué, fayot !) de ce joyeux camp de manoeuvres à l’époque de la guerre froide. Très heureux de son service militaire dans ce poste stratégique, nourrit toutefois une solide rancune contre l’autorité militaire pour ne pas avoir été décoré de la légion d’honneur pour ses brillants faits d’arme derrière son zinc. Solide gaillard, ne peut s’empêcher toutefois de verser une larme d’émotion en revoyant cet endroit où des centaines de milliers d’hommes, des vrais, sont venus crotter de craie leurs rangers durant les accueillants hivers humides et froids. Petite anecdote, Jean-Claude, moribond au terme de la première journée, et qui ne cesse de ressusciter depuis, semble vouloir nous porter l’estocade, d’ailleurs d’aucuns commencent à s’inquiéter et pensent qu’il s’agit là du sursaut avant le grand bond dans l’au-delà. Mais nenni, c’est la grande forme retrouvée dans ces mois pré-olympiques. Sous son impulsion, nous affolons nos compteurs avec des pointes à plus de 35. A Vitry-la-Ville, petite pause casse-croûte pour recompléter les batteries non sèches celles-là, loin s’en faut. La fin promet !
Re-départ, au complet cette fois, après son petit élixir du pays nantais revoilà Tonton, ainsi que Martial, Michel remis de ses souvenirs émus de Mailly, et René.
Près de 50 kilomètres au compteur déjà, le terme de notre escapade approche. Les jambes se font de plus en plus légères, c’est l’euphorie chez nos grognards ! C’est de nouveau un rythme effréné. De fait, attendus pour 11 heures à St Hilaire au Temple, nous nous présentons à notre premier point d’accueil avec une demi-heure d’avance et 82 kilomètres effectués ! Qu’est-ce qu’on dit aux anciennes gloires ? Mes respects les maraîchins et leurs affidés ! Nous sommes accueillis par Monsieur le Maire, un logisticien bienveillant désirant rester anonyme nous fait sauter un petit bouchon de péteux… qu’il soit béni ! Mais il ne faut pas trop s’éterniser et briser notre rythme, nous avons encore près d’une trentaine de kilomètres jusqu’au point final de notre raid. D’ailleurs nous reviendrons demain pour le marché qui aura lieu dans ce village. Nous repartons d’un coup de pédale plus alerte que jamais. Tiens les milis du club n’ont pu y renoncer, attirés comme des papillons de nuit par la frontale du jacquet (pèlerin de St-Jacques), vous remarquez que j’aurais pu être très trivial ; c’est donc à présent par le joli club de Mourmelon-le-Grand, là encore, immense camp militaire de plusieurs milliers d’hectares. Petit pèlerinage pour votre scribe bien-aimé de revoir toutes ces immensités dévolues à l’entraînement de ces régiments et plus particulièrement la brillante 7ème compagnie entre autres unités renommées de choc.
Nous traversons le gros bourg de Mourmelon, avec la grosse réduction des effectifs militaires, nul doute que nombre de bistrots et leurs délicates et  attentionnées hôtesses ont du se retrouver au chômage. Moralité, si l’on veut réduire cette calamité de chômage…Voilà une piste. Mais non je ne ferai pas de politique dans cette feuille de chou, et ça me manque, oui. Le ciel se fait très menaçant, quelques gouttes font leur apparition nous contraignant à revêtir les k-ways. Nous sommes accueillis par trois grosses motos, dont une pilotée par un ancien officier supérieur de gendarmerie. Le ronronnement de ces gros cubes est nettement plus agréable que ces deux-roues pétaradants qui nous cassent impunément les oreilles à longueur d’année à Saint-Hilaire. Ce sera notre escorte jusqu’à Saint-Hilaire-le-Petit, l’un des passagers nous filmera ainsi sur une quinzaine de kilomètres jusqu’à l’ARRIVEE. Nous ne sommes pas habitués à autant de considération. Nous traversons sans ralentir Saint-Hilaire-le-Grand, second village organisateur. Dans ce ciel aux couleurs d’acier, au loin précisément à l’aplomb de notre but, une trouée lumineuse se forme et le soleil illumine brièvement Saint-Hilaire-le-Petit. J’en vois certains qui sourient discrètement en pensant que ce n’est pas le ciel qui est illuminé mais votre rédacteur, mais non, ne pensez pas que j’avais mis du pineau dans mon bidon, c’était bien la réalité. Même frère Guy de la Névoire, ce saint homme, toujours au chômage, peut confirmer sur ses flacons de saints onguents toujours remplis. Enfin ce grand moment de bonheur tant attendu arrive, nous pénétrons dans ce petit village le bien nommé qui marque le terme de notre immense randonnée. Deux, trois tournants, nous franchissons un ruisseau et sur le côté du village un grand champ, un grand hangar ouvert aménagé de tables, d’une estrade, c’est la banderole d’arrivée. La foule des amis, des inconnus nous acclame. Comme à chaque rassemblement depuis plusieurs années à présent, c’est un petit moment d’émotion ressentie, de frissons qui vous parcourent le corps après ces longues journées de selle, ayant connu successivement le doute, la lassitude, le renoncement passager parfois, mais aussi de bonheur, de joie ineffable à l’arrivée le soir de chaque étape. Encore une fois la météo nous a non seulement épargnés, mais aidés, grâce à un vent plutôt favorable. La pluie annoncée la veille de notre départ par bonheur est tombée au loin. Tiens, mais quelle est cette poussière dans l’angle de ce hangar ? Ah, mais c’est bien sûr Jean-Noël qui se distingue devant la foule en plantant sa roue avant dans de la bonne craie bien poudreuse, heureusement chute sans gravité, seulement utile pour la mise à jour de sa carte de fidélité ouverte il y a trois ans près de Toulouse...Mais revenons aux choses sérieuses, nous bouclons 118 kilomètres en deux demi étapes, la dernière étant très courte (30 kilomètres). Malgré des portions parcourues à un train élevé, ayant du faire du « sur-place » pour respecter les horaires, la moyenne est peu élevée, 23/24.
Le total de ces trois journées et demie est de 665 kms.
Une pensée affectueuse pour nos regrettés absents, les Joëls (grand, gros et petit), Christian, Philippe Mathé et son binôme et beau-frère Claude, Philippe Mathieu, Patrick Juin ainsi que Loïc, qui pour des raisons médicales, douloureuses ou professionnelles n’ont pu être des nôtres. 
Un merci chaleureux pour notre équipe suiveuse, dont nous sommes très reconnaissants, encore plus appuyé pour Joël Izambart et Jeannette, ainsi que  nos amis rochelais Michel, son épouse Dominique, et Huguette. A présent place aux honneurs et à la reconnaissance de nos contemporains venus des quatre coins de l’hexagone pour cette fête. Appelés sur le podium nous sommes félicités et récompensés d’un petit trophée qui nous rappellera beaucoup plus tard ce bel exploit physique. Notre modestie est mise à rude épreuve. Puis vient le moment des festivités et commémorations de ce Rassemblement. Parmi elles une émouvante cérémonie au Monument aux Morts de Saint-Hilaire-le-Petit qui rend hommage à ces innombrables poilus, de France, des colonies et de pays lointains, venus mourir pour la France, en Champagne, durant la Grande Guerre. De nombreux cimetières alentour permettent de mieux appréhender ce que fut la folie meurtrière de cette guerre. Il faut rappeler que trois communes ont participé à ce rassemblement, Saint-Hilaire-au-Temple, Saint-Hilaire-le-Petit et Saint-Hilaire-le-Grand où se déroulera cette magnifique soirée de gala après un vin d’honneur dont le champagne, un 1er cru Lallemend a été tellement apprécié par nos maîtres dégustateurs, notre président et son secrétaire. Ils ont absolument tenu à honorer la mémoire des absents : un verre pour Philippe, un verre pour Joël, le grand, le petit, un pour Claude… Que ce premier cru était délicieux, dites m’sieur, quand est-ce que vous réorganisez le rassemblement des Saint-Hilaire ?
On ne peut pas ne pas évoquer notre grande surprise de voir notre Huguette la Rochelaise, monter sur scène durant le gala, et entonner des airs bien connus d’Annie Cordy et consorts. Quelle maîtrise du sujet, et quelle surprise pour nous après l’avoir vue se dévouer discrètement pour notre bien-être, de  la voir évoluer à présent avec une telle aisance sur scène. Son surnom de cette soirée « Tata Yoyo » est tellement de circonstance quant au succès rencontré.
Enfin retour le lendemain, samedi 19 mai à Saint-Hilaire-au-Temple, où a lieu le marché habituel des saveurs régionales. Notre Petit Jojo et René, photographiés avec miss Champagne-Ardennes en gardent encore un souvenir tout ému. Après la soirée disco et ses danseuses sexy, les coquins ont demandé à prendre une licence au club local de vélo… heureusement inexistant, ouf, on a failli perdre deux recrues ! Ainsi s’abaisse le rideau sur cette manifestation parfaitement réussie en terre champenoise. Que ce soit pour nous les cyclistes ô combien heureux d’avoir réalisé cette prouesse physique ou la belle réussite de cette septième édition du rassemblement des Saint-Hilaire organisé, je le rappelle, par trois petites communes de la Marne : Saint-Hilaire-au-Temple, Saint-Hilaire-le- Petit et Saint-Hilaire-le-Grand. Grand coup de chapeau à Gérard pour nous avoir trouvé cet agréable tracé qui nous a permis de découvrir des endroits reculés de notre campagne française. Pour compléter mon blablabla, je ne saurais trop vous conseiller l’album qu’il a réalisé, il est vraiment très chouette. Les clichés sont très bons, ainsi que leur légende, des photos de monuments que nous n’avons pas pu visiter complètent parfaitement cet ouvrage. A méditer pour notre prochain pèlerinage en 2013. 

 

Compilation des petits évènements qui on marqué la vie de l’Amicale durant l’année (non exhaustive).

Mais que s’est-il passé (printemps) P’tit Jojo ? T’as le visage tuméfié, tu as chuté malencontreusement à vélo au cours d’une sortie non programmée hier après-midi ?
Non !?
Hein ? T’as rencontré un troupeau d’éléphants sur la route… ???
Oui, je comprends ; il y avait une soirée à la salle des fêtes, c’est vraiment fâcheux… Bon, changeons de sujet…


Sortie thalassothérapie rituelle à La Grière, comme à l’accoutumée, effectuée le dernier dimanche de juin… non, non Patrick on ne t’a pas appelé, on parle  du mois, tu peux te rendormir ! RAS, beau temps mer calme. 

 

Jeudi 26 juillet : Jojo est décidément un cascadeur refoulé. Après sa double chute du 15 mai pour nous gâcher notre départ au Rassemblement des St Hilaire, le voilà qui remet ça. Après avoir été chercher des melons à Pétosse, chemin retour faisant, à la hauteur de Fontenay-le- Comte, bardaboum ! Tel est pris qui croyait prendre, il accroche la roue arrière de votre dévoué narrateur pour tenter de le déséquilibrer. Manque de chance, voilà notre Jojo parti dans une magnifique double boucle piquée, avec belle glissade latérale du coude sur le goudron bien rugueux, pour terminer avec un somptueux arrêt final sur le mur de béton qui borde joliment la nationale à cet endroit. 
Mon Dieu, mon Dieu, une note de 10 n’aurait pas été volée, n’est-ce pas Brian Joubert, spécialiste des figures au sol depuis quelques temps ? Mais le désastre est que ce numéro de haute voltige ayant été mal négocié, tous les bons melons qu’il transportait dans son sac à dos sont écrabouillés. Malgré tout ils restent bons pour de la confiture. Il ne reste plus qu’à les épépiner. Et le casque ? Itou, éclaté. Quel gâchis !
Et Jojo ? Ah oui, j’oubliais, on l’a emmené aux urgences du CH de Fontenay. Il est resté deux jours, 48 heures à se faire papouiller par les infirmières !!! Sur injonction de la Monique, il ressortira pansé comme une momie, durement contusionné. Faudrait pas qu’il prenne de mauvaises habitudes, et pis y’a d’la vaisselle et du ménage qui l’attendent à la maison ! Une chute à 35-40, à cet endroit la route est en légère descente, peut présenter des risques certains, dont acte.
Quelle idée d’aller chercher des melons chez les « ventres à chou », y n’en pousse pas chez nous ?
Bon, allez Jojo, n’oublie pas pour la prochaine, travaille bien le planté du vélo ! Tu verras ta réception sera moins mauvaise. Courage tu es sur la bonne voie !


Mardi 7 août : grand branle-bas de combat, dans le cadre de la semaine fédérale internationale de cyclotourisme, notre commune, point d’accueil voit passer entre 6 et 7000 cyclos. C’est la concrétisation de beaucoup de préparations en amont. A l’instar des manifs d’opinion les chiffres varient selon les sources, plus de 6000 qui se sont arrêtés, près de 7000 parce que d’autres ont choisi de continuer leur chemin. Retenons l’essentiel, sous un beau soleil d’été, St Hilaire s’est beaucoup dévoué pour que les milliers de cyclos qui ont découvert de façon fugace notre village en gardent un bon souvenir par la chaleur de l’accueil, et soient tentés d’y revenir. A ce sujet, le but a été globalement atteint.


Jeudi 30 août : tous ces généreux efforts de notre Amicale pour le rassemblement des Saint-Hilaire méritaient-ils récompense ? 
Affirmatif ! Ont répondu Monsieur le maire et Michèle en nous invitant au Vieux Mignon à une agréable soirée moules-frites une fois ! Les bulles égayent de nouveau cette soirée à travers un magnum de champagne vite asséché, mais tout de même vivement apprécié, doux souvenir offert à Saint-Hilaire-le-Grand.

 

Samedi 16 septembre : Sortie familiale de l’Amicale à l’île d’Oléron. Beau temps ensoleillé le matin pour rouler et pique-niquer sous la pinède, quant au bain digestif, on le reprogrammera en août ; tant pis pour les grenouilles du marais, le soleil s’est voilé, le vent très présent sur la plage dissuade nos batraciens d’un moment. 

 

Vendredi 19 octobre :
En cette fin de journée tous les bénévoles de la semaine fédérale de cyclotourismes sont rassemblés à la salle des fêtes pour un dîner convivial. Les  membres du club et leurs compagnes participent une fois de plus activement et complètement à l’organisation, pour que cette soirée soit une réussite. Et elle le fût !
……
A l’année prochaine ! Passez de joyeuses fêtes de fin d’année.