Rassemblement 2013 à Saint Hilaire Peyroux (19)
PICTONS CHEZ LES ARVERNES
Alors que sont écrites ces lignes, plusieurs semaines se sont écoulées depuis notre raid en Corrèze. En les rédigeant, j’ai encore le souvenir très présent de cet air chaud lorsque que nous grimpions ces côtes sans fin, dans la torpeur de cet été torride.
Mais blablabla, j’y reviendrai, pas d’impatience les gâtés !
Commençons par le début, avant ce raid, il y a eu tout un travail de préparation en amont, de morpion d’Internet où Gérard excelle, et bien sûr physique. Comme toujours, « se faire » 150 kilomètres avec relief et chaleur, demande une préparation certaine, cela ne s’improvise pas.
A l’aube de cette nouvelle année 2013, a lieu notre raout annuel, le 19 janvier.
La salle Ferchaud est comble ! La table ronde qui suffisait il y a plusieurs années pour rassembler toutes les forces vives de l’ACP, fait place à présent à une salle avec une quarantaine de chaises pour l’auditoire, ainsi qu’une estrade hélas non surélevée pour le directoire de la dite amicale, dommage on me voit mal de l’assistance.
Précisément, rappelons ces hauts responsables pour les nouveaux et invités qui participent à notre gentille soirée.
Tout d’abord il y a MOI, votre incontournable rédacteur en chef, super-bafouilloux dans ses écrits, votre Balzac paludéen, votre futur Goncourt…
Ah, qu’est-ce que c’est ? Tu crois ?!, Oui c’est vrai, t’as p’t’être raison… !?
Jean-Claude qui me surveille et contrôle par dessus mon épaule ce que j’écris de peur de débordements, me rappelle qu’il faut respecter la hiérarchie, rappeler qui c’est le chef, pardon le Président.
Je reprends, au centre de l’estrade non surélevée il y a notre inusable conscience lumineuse et rayonnante du club, Jean-Claude Ecotière, élu démocratiquement président à vie par lui-même et son épouse Maryse 1ère, la présidente. Devrions fêter leur jubilée un peu avant 2040.
A sa gauche, son grand chambellan, notre amiral Gérard Méchain, vice-président toujours en activité ; son escadre, sans pédalo, ni capitaine, mouille l’ancre dans la rade d’Arçais ; organisateur en chef du raid à venir, fait déjà chauffer le rétro- projecteur pour nous présenter ces futures réjouissances estivales.
Viennent ensuite la comptable du club, Catherine Jean, fidèle à ce poste depuis de nombreuses années, adoubée par Mr Cahuzac et enfin votre scribe, pour information secrétaire, en bout de table sur un strapontin, hors de champ de vue des photographes, la honte quoi !
Mais j’m’en souviendrai !
Pour l’heure ne gâchons pas cette sympathique soirée avec un ego exacerbé, car de plus nous accueillons un nouveau cycliste et comme d’hab, un bon repas ponctuera cette soirée.
Oui, un retour aux sources pour une ancienne gloire de l’Amicale, l’espoir Christian Orvoën, adhérent au siècle dernier, dans les années 50, de retour en son sein après des années d’éloignement et d’errance dues à des mutations. Eh oui, encore un militaire qui vient noyauter notre vénérable institution. Va bientôt devoir se lever au clairon ! D’ailleurs une rumeur circule, de nouveaux équipements, genre tenue camouflée seraient prévus, et de plus le casque lourd remplacerait notre seyant casque Lias.
Paraît qu’il nous faudra apprendre « Tiens voilà du boudin » pour les durs moments à venir du raid, à entonner dans les longues côtes annoncées. Si cela se confirme, promis, j’échange mon vélo contre un kit de cannes à pêche et une paire de boules.
A suivre.
Sébastien Dugleux, notre conseiller général, le maire et sa compagne, notre Madelon, fidèles des fidèles supporters sont présents.
Le parterre est quasiment plein, avec une telle évolution des effectifs, dans deux trois ans il nous faudra louer la salle des fêtes…
J’coche sur ma liste personnelle les présents, rien à cirer du CNI, vous savez ce machin sur les fichiers et leur mauvaise utilisation. Tiens, tiens ! mais il en manque un… de Sansais même, mais oui, je pense qu’au prochain rassemblement la bière ne me coûtera pas chère, elle n’en sera que meilleure, sinon je fais un additif rectificatif pour le dénoncer ! Non mais !
Cette année l’hiver ne s’est pas encore manifesté, la douceur prévaut, pas d’hibernation au niveau des neurones, les esprits sont donc tout à fait disponibles et en mesure d’enregistrer toute info, chiffres, sorties à venir…
Question comptabilité, le bilan est on ne peut plus flatteur. Positif avec 4500 euros arrondis, grâce principalement à notre participation très active à la semaine internationale cyclotouriste, et aux manifestations du 14 juillet.
Mais ne soyez pas inquiets amis amicalistes, l’état gourmand en ruine ne touchera pas au grisbi, Catherine notre agent financier a toujours son parrain en retraite forcée du côté du Lot ou Lot-et-Garonne, qui devrait nous aider à mettre ce bon argent en lieu sûr. Mais pschhhiiitttt, CONFIDENTIEL SECRET ACP.
Blablabla, rappel des sorties de l’année écoulée par notre Luminescence divine.
Confirmation des fonctions et responsabilités afférentes.
De nombreux prétendants désireraient cette place et cette chaire tant enviées de président, mais à l’image de ses irremplaçables modèles grands humanistes présidents nord-coréen, syrien, africains notre éternel et bien-aimé président perpétuel poursuivra son sacerdoce. C’est son destin.
Tant pis pour ces misérables petits vers roulants qui ont l’outrecuidance d’avoir seulement l’idée belliqueuse et cette prétention déplacée !
C’est le moment de présenter nos nouveaux généreux donateurs, Jean Marc et Lydie Colombier, nouveaux propriétaires du BAR-PMU « le Maraîchin », qui remettent à notre association un chèque de 800 euros. Ce don servira en grande partie à financer nos futurs équipements.
Gérard nous présente le projet du rassemblement des Saint-Hilaire à Saint Hilaire Peyroux.
L’attention est à nouveau à son comble.
Au poil ! Pas de bovinante de plus de 200 kilomètres, notre bonne hiérarchie a programmé des étapes ne dépassant pas les 160 kilomètres… tout de même ! Couleuvres s’abstenir. Mais décidément on n’a rien sans rien. Moins de distance, mais tout de même de gentilles « petites » côtes viendront pimenter nos deux journées et demie touristiques, qui nous conduiront sur les terres de notre président normal, puisque nous nous rendrons en Corrèze, dans son fief, à l’issue d’un raid de 360 kilomètres.
Des esprits chagrins relèveront qu’il y a beaucoup plus court pour rejoindre ce bel endroit. Erreur maudits indignes, notre LED vénéré a décidé que nous passerions chez nos coreligionnaires de Saint Hilaire Bonneval pour nous apprendre à nous incultes, qu’il existe d’autres communes soeurs en notre beau pays.
Bénies soient les décisions de notre Phare.
Et encore ingrats, on ne les fera pas toutes !
2012, grand millésime, nous avons parcouru 650 kms. Pour récupérer cette année, près de la moitié moins est programmée. On ne va pas mégoter pour quelques dizaines de lieues.
Et qu’est-ce qu’on dit à notre président ?
Il faut préciser tout de même, que nous attendent de grands moments de « plaisir » (???) pour 2014. Mais nous aurons bien le temps d’évoquer ces doux moments, quoique déjà bien présents dans l’ordi de notre amiral.
Confucius (à confirmer) l’a dit dans une prophétie, « Le petit asticot cycliste que tu es, ne doit pas la ramener, à l’ACP tu pédales, tu fais confiance à Maître Coco »
Dernier avertissement ! On ne dit plus rien sur la parole divine, hormis des louanges. Vu ?
Sinon c’est une tournée générale !
Fin du premier acte, peu de questions, d’ailleurs personne n’y tient ; l’heure avance nous avons d’autres pensées plus basiques… L’assemblée générale est levée.
En un tournemain l’amphi est reconverti en salle de restaurant, comme c’est bizarre cet entrain. Y’en a qui se démènent plus pour dresser une table que dans certaines ascensions.
De fait, les verres sont rapidement mis en place, petit apéritif traditionnel amicaliste, rosé-pamplemousse préparé par notre couple présidentiel. Toujours aussi agréable… Ben oui comme d’habitude, j’suis obligé de jouer le fayot, je pense à mon avenir. On le voit, l’entend tous les jours dans les médias au plus haut niveau, pourquoi m’en priver ?
Après cette petite mise dans l’ambiance, nous passons à table. Ce soir c’est un couscous qui nous est servi…
Ah, l’agneau, un délice ! Il est hallal ? Non, non, il est français !
Yallah !
L’année est bien lancée, les liens qui nous unissent perdurent et se renforcent, nous pouvons encore envisager cette nouvelle saison avec un réel optimisme.
Ces mois de janvier, début février sont très humides, il est prudent d’emporter le k-way. Partir avec un temps clair et prendre un grain est fréquent.
Quelques gentils faits divers sont à rappeler.
Votre brillant écrivain, tel un chevalier des temps modernes agresse avec son p’tit vélo, et pour fléau d’armes une pompe en plastique, un lourd 4x4 cuirassé au motif qu’il n’avait pas respecté un stop…
Ben ouais, il a perdu. Cascade ratée. Hôpital, deux vertèbres ont rendu l’âme etc…
Mais passé ce petit avatar, le beau temps durant cette seconde quinzaine de février est de retour. La préparation physique pour ce rassemblement des Saint-Hilaire se peaufine pour les bien-vivants.
Les semaines, mois défilent.
Votre casse-cou d’un jour, après des séances d’home-trainer remet le derrière sur une selle début juin, mais cette première sortie n’est pas concluante. L’état des routes ravive les douleurs. Cela ira mieux un mois plus tard, peu avant de plonger dans le grand bain du raid du Rassemblement des Saint Hilaire.
Mercredi 24 juillet.
Préparatifs
Nous voici à la veille de notre départ. Rodés à cet exercice, en cette fin d’après-midi, les préparatifs vont bon train. Les véhicules de bât, véhicule frigorifique, remorques pour la logistique sont chargés sur le parking de Spar. Les manants veillent à ne pas déchirer leur toile de tente ou crever un matelas pneumatique dans ces manipulations.
Les prout-prout de campings-caristes, de leur carrosse, sont loin de ces considérations… A quand la prochaine révolution et du grand soir, nom d’un Méluchon ?!
Je m’inquiète et m’enquiers.
Rassurez-moi mes amis, les cubis, les fûts de pression sont-ils bien chargés et correctement calés?
Oui ! Me répondent en cœur Tonton, Martial et Guy.
C’est bon je suis rassuré !
De nouveau nous avons le plaisir d’accueillir notre fidèle congénère de Saint Hilaire en Lignières, dans le Cher, Jacky Pédard, venu nous rejoindre. Cette année, l’un de ses amis le suivra en camping-car, lui épargnant ainsi ces incessants A/R des années passées. Il se mêlera à notre peloton pour rallier la Corrèze.
Pour lui également il a participé à tous nos déplacements.
Jeudi 25 juillet 2013 - Première journée
Tout le monde il est beau !
C’est le grand jour, rassemblement place de la mairie. Comme ils sont beaux avec leurs nouveaux équipements dont le bleu ciel domine ! Et ce jaune Titi… Mmmmhhhh ! Ces hommes !
- Venez récupérer votre roadbook !
- Hein ? Votre quoi ?
- le road-book P’tit Jojo, la feuille de route quoi ! Tu t’souviens, pareil que les dernières années … ah oui, t’étais pas là l’année dernière, c’est vrai.
- Remember, euh pardon, souviens-toi la colonne à droite toute, pour faire simple, y’a deux couleurs : vert, c’est bonnaise, c’est plat, ou ça descend ; rouge, c’est des côtes, ça grimpouille sec, ça peut te conduire chez Pouzet prématurément. On passe sur le jaune trop discret.
Tiens Jojo, n’a pas mis ses coudières et ses genouillères, pourtant il a un peu de retard sur sa carte de fidélité des statistiques de cascades involontaires et parfaitement incontrôlées.
Tous sur le parvis de la mairie pour immortaliser cet instant.
Ouh, comme ils sont beaux ! Se serait écrié admiratif le maire de Paris !
Ce ne sont pas moins de 18 beaux et fiers cyclistes, souriants, toutes dents dehors, qui posent ainsi et se prêtent au jeu des clichés…
Peuuuuhh, i’s’ront moins fiers ce soir et demain soir où i’ sauront plus où ils habitent après les côtes annoncées !
Mais enfin, rappelons pour les générations futures, ceux qui vont défier le bitume.
Notre éternel bon président Jean-Caude Ecotière et tous ses clones.
Gérard Méchain, notre GO en chef, Martial Regrénil, tiens y’aurait’i encore quèques kilos superflus depuis l’année dernière ?
Jean-François Darles, surnommé gentiment Tonton, comme le secrétaire, Grand Chevalier du tastevin nantais, qui va vivre son moment de gloire dans quelques heures ; Joël Jacquot dit P’tit Jojo, son binôme René Brisson.
Un autre courçonnais Jean-Philippe Wallen, Michel Barbin, le doyen du peloton ; le bronzé Loïc Le Mauff, le jeunot avec l’avenir devant lui à l’ACP.
Philippe Mathé et son beau-frère Claude Bouhier, ou réciproquement, bien en jambes cette année et décidés à le montrer, et se faire pardonner leur lâche abandon de la campagne de la Marne 2012.
Christian Orvoën, le nouveau revenu, notre ronchon Patrick Juin.
Notre momie effeuillée de tous ses bandages, Joël Naudin, méf ! Ne pas rouler trop près de lui, il devrait retenter, avec un casque neuf, l’une de ses cascades préférées, double vrille piquée par-dessus le guidon.
Philippe Mathieu, après la désertion des derniers raids, l’air des grands espaces lui manquant, à l’instar de nos deux beaufs Sanséens, renoue avec notre fine équipe.
Enfin les meilleurs, Jean-Pierre Andrault et Christian Béjart, « dis Kiki », t’as demandé la permission à la p’tite Marie pour venir ? Ton portable est bien rechargé pour la rassurer après chaque traversée de grand-route ?
Et puis votre grand reporter, a été GIR( … de la Route) depuis un certain 15 février, mais tout de même bien décidé à ne pas se faire enterrer trop vite par son ennemi intime niortais/poitevin.
Soit un charmant peloton de 18 coureurs paludéens de bleu et de jaune canari vêtus auquel va se rajouter notre fidèle berrichon Joël Pédard, cycliste confirmé, soit 19 volontaires décidés à rallier la Corrèze.
Il fait beau, l’été est enfin bien installé, tout le monde est sourire, les flashes crépitent. Hélas les vuvuzellas ont été remisées depuis longtemps, nous n’aurons pas droit à une petite aubade.
DEPART DANS 5 MINUTES ! Tiens, ça m’rappelle quèque chose !
8 heures pétantes. DEPAAARRRRRT !
Comme pour les éditions précédentes, personne ne semble pressé de partir, encore quelques hésitations devant ce nouveau défi ? Et ainsi on s’élance les uns après les autres pour 150 kilomètres environ.
On se regroupe rapidement dès la sortie du village.
Chez Pouzet, de nouvelles tombes sont exposées au bord de la route ; voudraient-elles nous souhaiter une bienvenue prochaine ?
Moi je ne suis pas du tout superstitieux mais je regarde ni à gauche l’entreprise de pompes funèbres et ses marbres exposés, ni à droite le cimetière. Je me concentre et regarde sous ma roue avant, défiler les graviers incrustés dans le goudron. Je contrôle toutefois que j’ai bien ma patte de lapin dans une poche et un sachet de sel dans l’autre, ma croix en branche de gui pendue autour du cou, ne me quittera pas, nuit et jour durant ces trois journées. Faut être prudent. Jamais deux sans trois, j’en ai deux au compteur….
C’est parti, vent d’Est quasi inexistant, chouette, c’est notre cap.
Chausse, Epannes, Vallans, Granzay, … à discutailler, des villages bien connus que nous traversons sans nous en rendre compte.
Deux heures passées plus tard, après 50 kilomètres de selle, premier arrêt sur le parking de Brioux sur Boutonne. Petit en-cas pour les uns, boisson pour les autres. Le moral est au beau fixe. Nous retrouvons notre caravane. L’année dernière nous n’étions qu’une vingtaine pour faire la campagne de Champagne. Cette année, nous sommes deux fois plus, et donc deux fois plus de véhicules suiveurs pour assurer notre bien-être, voire notre sécurité. Alors à tout seigneur tout honneur, pour la paix de nos âmes et de nos esprits, frère Guy de la Grève, secouriste sur la ligne de front, en contact permanent avec nous les morpions du bitume et avec le Tout-Puissant, est encore au volant de la voiture balai, pour nous escorter durant ces journées.
Pour servir leurs doux chevaliers, Marie Barbin, craignant pour la santé de son Mimi, l’infatigable Nicole, vice-présidente, avec ses qualités foncières démontrées pour courir autour des tables, aurait pu faire une carrière prometteuse au sein de l’équipe cycliste. Marie, compagne de Christian nouvelle venue parmi nous, dévouée pour la vie de notre petite communauté, nous apporte sa précieuse aide.
Dominique, Huguette et Michel sont encore des nôtres, à se dévouer uniquement pour notre bien-être, Patou, Marie-Claude, Nicole (Juin – la seconde, kiné à ses heures), Patrick Germain, responsable des associations au conseil municipal et son épouse Diamina nous accompagnent pour une première. Je n’oublie pas évidemment Joël Izambart et Jeannette toujours aussi charmants et dévoués.
Soit une petite quarantaine de personnes…
Hein, qu’est-ce que c’est ?
Mon bon président qui est toujours à lire ce que j’écris par-dessus mon épaule, me rappelle avec un certain agacement que la présidente, que j’ai oubliée, est avec la caravane suiveuse puisqu’elle assure son confort le soir venu. Ce serait bien que je la rajoute à tous ces accompagnateurs méritants.
Damned ! Un ange est passé, j’ai frisé la garde de nuit du bivouac.
Cette présentation complète de notre effectif faite, revenons sur notre sujet.
Après avoir avalé barres énergétiques, boissons, nous reprenons la route.
Nous quittons notre bon département à Villeneuve, petit, tout petit village, et c’est une pénétration en force en territoire charentais de toutes les forces vives de l’ACP. Cette invasion au grand complet est à noter, elle ne se reproduira pas toujours.
Après ce petit intermède, nous nous relançons pour ces 30 kilomètres suivants qui nous conduisent jusqu’à notre première demi étape, Villefagnan, que nous atteignons à 11h30, après 3 heures 20. Le timing est respecté.
Nous avons parcouru 80 kilomètres, à une moyenne de 24 km/h, pour une dénivellation cumulée de 413 mètres quand même.
Nous avons un bon moment devant nous pour nous restaurer, reposer et nous « regonfler » pour la suite car l’après-midi, chaleur aidant, devrait être un peu plus mouvementé.
Une salade de pâtes, de tendres et savoureuses tranches de roastbeef accompagnées de haricots verts, un p’tiot morceau de fromage et un fruit vont nous aider à atteindre cet objectif.
13.30 D E P A R T !
Manquent à l’appel Martial, Tonton, et Michel qui, ayant entrepris leur grande rencontre annuelle de belote ne savent plus pour quel choix opter, taper le carton ou le vélo.
Quel choix cornélien, cet endroit au calme et à l’ombre, ou cette selle inconfortable avec le sang, les larmes et la chaleur ?
Ce seront les cartes.
C’est la larme à l’œil, la mort dans l’âme qu’ils nous regardent partir vers notre destin, là-bas, tout au loin, derrière un horizon encore invisible. Ils nous saluent, émus, un verre de pression fraîchement tirée du tonnelet dans la main, un mouchoir dans l’autre.
C’est sûr, cette séparation leur fend le cœur !
Une fois de plus, repartir après le déjeuner n’est pas chose facile. Un bon moment de pédalage est nécessaire pour se remettre dans le rythme. D’ailleurs pour s’en convaincre, le peloton est toujours bizarrement discret après la reprise de la pause méridienne. La sieste se fait en pédalant, noyé dans nos pensées.
Ah, un point particulier commence à éveiller nos sens, nous traversons la Charente, timide rivière qui n’a rien à voir avec le petit fleuve qui baigne Rochefort.
Peu après, nous traversons un charmant ruisseau d’eau vive baptisé curieusement Son-Sonnette ; dans son écrin de verdure l’endroit est bucolique, hélas le métier de coureur cycliste ne prête guère à la contemplation, néanmoins cette furtive image de ce charmant endroit comme il y en a tant dans notre beau pays, mériterait que l’on y revienne.
Tiens un endroit que nous connaissons bien, Cellefrouin, l’endroit où notre président nous avait rejoints après avoir voulu nous abandonner. Foin de sa lanterne des morts, je ne la regarde pas, j’en profite pour m’assurer que ma patte de lapin est toujours dans ma poche.
Ouf, quelle frayeur !
Tiens, j’vous l’avais dit, un troupeau de vaches nous barre la route ! C’est un signe ! Vont-elles nous agresser ? Quelle longueur impressionnantes ces cornes !
Prudent je me laisse glisser à l’arrière du peloton, à d’autres de jouer au kamikaze ou à El Cordobès.
Finalement ces limousines n’avaient pas d’intentions belliqueuses, ni rancunières et racistes. Elles ne doivent pas savoir qu’elles seront transformées un jour en bourguignon.
L’obstacle franchi, nous voilà bien réveillés à présent, enfin c’est mon cas, et bien lancés.
La traversée des communes se poursuit, St-Claud, Nieuil. Et ça monte et ça descend, rien de bien méchant, mais ça commence à tirer dans les jarrets. Nous ne sommes vraiment plus dans notre marais.
Dans cette dernière commune nous marquons l’arrêt de la mi-après-midi. Ravitaillement, la chaleur est de la partie, quel plaisir de trouver des boissons fraîches !
C’est reparti pour les 30 derniers kilomètres.
Genouillac, un panneau indique Chirac ??? Y a-t-il un rapport avec notre ex ?
Comme c’est bizarre, je consulte mon road-book et ne vois que du vert dans la colonne de droite, je rappelle, sensée nous renseigner sur les dénivelées. Sacrebleu pourtant j’ai comme la sensation que les pédales sont de plus en plus dures, les freins ne sont pourtant pas bloqués.
Et de fait, ça fait un moment que des petites côtes se rajoutant à d’autres petites côtes, s’additionnant au kilométrage de ce jour, finissent par me miner les guiboles. Avec le dos tout est en vrac, décidément ce n’est pas le jour.
Et ben oui, nous voici dans la der des der de la journée, et c’est bien la route qui monte pour replonger sur Pressignac. Je suis avec quelques besogneux à ahaner dans cette côte, n’est-ce pas Kiki, le petit Joël, René, Jojo, Gérard, tous les grimpeurs en somme.
Et puis, enfin, c’est la bascule et la longue descente jusqu’à notre destination.
Nous tâchons de découvrir le lac. Nous finissons par l’apercevoir entre les arbres qui jusqu’ici formaient un écran, puis, il s’offre à nous alors que nous arrivons sur un grand parking commun à l’entrée du camping. Baigneurs et pêcheurs profitent de ses berges accueillantes.
Encore un de ces charmants endroits calmes de la France profonde dont on ne se lasse pas, loin des bords de mer populeux.
Une digue où passe la route sépare ce plan d’eau, sur la gauche il s’étire très loin en formant une fourche, bordée de pâtures, de bosquets dans de doux mouvements de terrain ... Quelques petites barques le sillonnent dans cette chaude fin de journée. Des adeptes de Saint-Pierre taquinent le gardon au pied de la digue. Une plage de sable devant le camping accueille de nombreux baigneurs venus se rafraîchir dans son eau verte. Notre ultime but pour cette journée que nous atteignons à 17 heures. Bravo à notre GO pour nous avoir dégoté cet endroit idyllique.
Grand soulagement !
Nous allons pouvoir tranquillement aller piquer une tête dans ce lac où notre bivouac sera installé, siffler une bonne bière avec l’ami Jojo, lui aussi compagnon d’infortune dans ce relief avec Kiki, René, P’tit Jojo et Gérard.
Nicole, attentionnée, m’effectue un massage efficace du dos avec onguents, dont les effets grandement bénéfiques me soulagent et me profiteront durant la journée du lendemain, alors que je la voyais bien compromise, me voilà grandement requinqué, merci à la kiné improvisée..
Pressignac, notre terre promise pour quelques heures, nous ne sommes pas déçus par celle-ci. Le camping est très grand, avec le lac légèrement en contrebas, l’endroit est des plus accueillants.
On s’affaire, les uns à monter les tentes, les autres à installer les auvents de caravane, de camping-cars, … la routine habituelle des années passées. On retrouve vite nos réflexes. Pour le SDF de l’amicale, manque de chance, la présidente est là, pas question d’aller squatter la tente du président, et puis difficile de la virer pour prendre sa place… dans l’antichambre de la tente, pas dans le lit conjugal s’entend. Tant pis ce sera la belle étoile. La nuit sera douce. Rien à craindre hormis des attaques de mosquitos. Mais pas de panique, le chikhungunya n’est pas encore sous notre latitude.
Les tables sont dressées par notre équipe logistique, Martial, Michel, Joël… s’activent aux brochettes, se feraient-ils pardonner de leur lâche abandon ? Tandis que des âmes charitables font circuler des bouteilles, les plats… il faut les nourrir tous ces affamés, les abreuver encore plus ! Ces effluves aux herbes activent encore plus nos papilles.
Le rideau du crépuscule tombe lentement sur le camping, les derniers éclats de voix s’éteignent également avec la nuit. Dans ces endroits reculés, il y a peu de pollution lumineuse, permettant ainsi aux étoiles de scintiller de tous leurs feux.
Le calme et la sérénité de l’endroit nous enveloppent, pas de deux roues paludéens vociférant, éructant des décibels déchaînés ne perturbent cette chaude soirée d’été.
Quelques chants d’oiseaux nocturnes se font entendre, faisant écho à quelques coassements de grenouilles ou plus exactement, seraient-ce ces batraciens dérangés par quelques ronflements sonores et bien décidés à manifester leur mécontentement ?
Ainsi s’achève notre première journée, après 150 kilomètres parcourus à la moyenne de près de 24 kms/h et surtout 1194 mètres de dénivellation cumulée.
Et qu’est-ce qu’on dit à nos cyclos-sapiens érectus ?
Vendredi 26 juillet - Seconde journée.
Pitié … De la neige !
Réveil, REVEIL!
Bonne nuit pour tout le monde ? Ouais, enfin presque, notre SDF n’a pas de chance, en s’installant dans l’obscurité, il a malencontreusement mis son matelas pneumatique sur une ronce…A minuit, il n’avait plus qu’une seule fonction, l’isolation du plancher des vaches. Ah que la terre est dure.
Le petit déjeuner avec force café va faire oublier ces tourments passés, les ablutions sous la douche vont achever le réveil.
- Dans 10 minutes le départ !
- Dans 5 minutes le dééépaaarrrtt, entend-on.
- A la chambre d’appel ! Rassemblement !
- Voici votre road-book !
- Quoi ????
- Votre feuille de route P’tit Jojo, le tracé de la journée, Nom de D…
- Encore un qui n’est pas réveillé !
- Tiens mais il y a du jaune Chef !
- Euh, oui en effet, j’ai limité l’usage du rouge, non pas pour économiser ma cartouche d’encre qui aurait été vidée avec toutes les côtes de la journée, mais surtout pour ne pas affoler nos cardiaques qui m’auraient fait une crise au départ. Alors j’ai limité le rouge. De fait vous n’en voyez que deux taches… !
Grand pédagogue Gérard. Il mérite absolument toute notre confiance pour le présent, pour l’avenir, pour l’éternité ! Il sait présenter les choses, les envelopper. Nous voici rassurés. Dépassera-t-il ce bon président Mugabé ? Vous savez, cet attentionné président à vie du Zimbabwé, il fait tellement l’unanimité dans son beau pays si prospère… en sida, famines et autres douceurs que tout opposant s’est effacé… ou a été effacé du bush…
Je m’égare, je reviens à ce road-book, pardon cette feuille de route où le jaune est apparu en force.
Bon ben, y’a plus qu’à !
En ce début de matinée, 6 heures solaires, la température est déjà à 19 degrés, ça promet pour cet après-midi.
Huit heures pétantes, c’est parti.
Ma patte de lapin est toujours dans ma poche arrière, sel et croix aussi, je suis confiant. Je sens tout de même une petite odeur, sans doute ont-ils épandu du lisier quelque part.
Nous progressons dans un paysage de pâtures bordées d’épaisses haies, de boqueteaux, doucement vallonné. Dans les creux, nombre d’étangs se sont nichés dans lesquels se sont réfugiés des congénères à nos amphibiens de la nuit.
Quel bonheur que d’entendre ces chants de grenouilles, devenus si rares dans notre marais.
A l’évidence, les pesticides n’ont pas encore sévi. Revenons au profil de la route, après une petite demi-heure de chauffe et de remise en jambes salutaire, les muscles se détendent et nous reprenons notre rythme de croisière. Les côtes succèdent aux descentes, qui elles-mêmes précèdent d’autres côtes … à l’infini…
Un ciel gris bienfaisant limite pour le moment la hausse du mercure, ça ne durera pas !
Un bref rappel de quelques villages traversés, Verneuil (Charente), puis bienvenue en Haute-Vienne, bienvenue en Limousin ! Vayres, Oradour-sur-Vayres, retrouvailles avec plaisir sur un parking avec notre logistique ; Chalus…
Les kilomètres s’accumulent dans les compteurs, l’acide lactique également dans les jambes. Après une bonne cinquantaine de kilomètres, nous pénétrons dans Saint Hilaire les Places.
Ce très joli village de 900 habitants, propre, fleuri, classé 4 fleurs, qui nous accueille avec beaucoup d’attention : boissons, brioches, biscuits nous requinquent pour le dernier tronçon de la matinée.
A Nexon, nous passons sur l’A20, le temps d’apercevoir des voitures de touristes fonçant vers le sud. Pour nous, c’est un autre plaisir qui nous attend, enfin pas toujours. Mais trop tard, on a signé, et tout là-bas d’autres côtes nous attendent, la route des vacances attendra.
A midi, nous arrivons encore chez des cousins Hilairiens, Hilairois ??? à Saint Hilaire Bonneval après 4 heures de selle. Le ciel s’est dégagé et un chaud soleil s’est installé, pas forcément du goût de tous, il fait près de 34 degrés.
Chaud, chaud sera l’après-midi !
Saint Hilaire Bonneval, important centre de sélection, d’insémination…
- Qu’est-ce qu’il y a P’tit Jojo ?
- Mais non Jojo, on n’a pas besoin de toi… on a besoin de vrais taureaux, de la race limousine, pour inséminer des vaches pas les habitantes.
- Dommage !
Pour le moment, tous à table pour un déjeuner bien mérité suivi d’un moment de repos à l’ombre de grands arbres.
80 kilomètres ont été parcourus, soit une dénivellation de 1080 mètres pour le point le plus élevé à 635 mètres! L’après-midi sera, ou devrait être cool avec seulement une petite cinquantaine de bornes.
14 heures, re-départ.
Sapristi, qu’il fait chaud !
Chui pas sûr que ça va être cool avec cette chaleur et les joyeusetés annoncées.
Alors que nombre de nos compatriotes gaulois, (pas les barbus, leur chasteté serait mise à mal !) vont se diriger sur des bases de loisirs locales, savourer la fraîcheur de l’onde d’un lac, ou d’une rivière, ou encore les grands sportifs iront s’enfermer devant leur TV pour apprécier tous ces champions du Tour de France, une roteuse à la main… nous, en revanche, les purs, les vrais adeptes de la petite reine, nous continuons notre percée en Limousin. D’ailleurs, on aurait p’t’ être mieux fait d’envahir les Landes.
Tous les gens de mon âge se souviennent de cet illustre Poupou, le Limousin, exemple sportif d’intégrité s’il en est. Nous ne sommes pas très loin de Saint Léonard de Noblat, sa ville, dont elle doit sa renommée à ce grand champion.
Ouais, le toboggan a repris et s’accentue, la salade de pommes de terre a du mal à passer, ou c’est peut être le rosé, enfin j’ai quelques lourdeurs au niveau médian de mon anatomie à mesure que la pente se renforce.
Allez Jeannot, la route est à toi, vas y attaque, ché pas ce que j’ai mais j’ai les mains moites !
C’est pas qu’ça m’gêne mais j’ai les mains moites, la sueur me dégouline de partout, des tempes sous ce p’tain de casque, si j’l’enlève j’vais encore m’faire vilipender par Jojo, qui ne jure maintenant que par cette cocote que j’ai sur la tête ; ça me dégouline au niveau de ma couche culotte, je suis liquéfié ! JE FONDS !
Dis Gérard, notre gentil organisateur de ce bal des fous, et qui a un ordinateur miniature sur son guidon,
- i‘ fait combien ?
Nous sommes à cet instant précis, en train de souffler comme des baleines dans une côte illuminée par l’astre du jour, sans vent, un four solaire quoi ! Belzébuth doit se frotter les mains et se prépare à nous souhaiter la bienvenue…
Réponse entre deux apnées pour ne pas se brûler les poumons :
- 38°…
- qué calor señor !
Alors au soleil mes agneaux, j’vous dis pas !
Avant de signer votre licence l’année prochaine, réfléchissez, car ce n’est pas une sinécure que le cyclisme amateur chez les cartes vermeil de l’Amicale.
Vous avez signé ? C’est pour en c…r qui disait, vous verrez du pays !… Sur ce dernier point c’est vrai qu’on voyage.
Et là nous ne sommes qu’au début de notre calvaire de l’après-midi, du côté de Châteauneuf la forêt. Plus qu’une quarantaine de kilomètres… en fait il est préférable de dire « Encore une quarantaine de bornes ! » pour rejoindre Saint Hilaire les Courbes.
Mais ce n’est qu’un hors d’œuvre.
Candidats au suicide, retenez votre place ! Après quelques descentes précédant encore quelques grimpettes, nous voici au plat principal dans la région de Lacelle, la mal nommée car faudra toujours être en danseuse, d’ailleurs pour s’alléger un maxi, j’ai enlevé la mienne devenue inutile. Allez accroche-toi Jeannot, ça grimpe !
Et ça n’en finit pas cré nom de m…. ! Maigre consolation, nous évoluons souvent à l’ombre de la forêt, dans une toute relative fraîcheur.
Nos snippers sont devant, perdus de vue. Les sanséens Philippe et Claude, Jacky, bien préparés, sont à l’aise dans cet environnement hostile.
Derrière, où je suis, je trimballe la misère du monde sur ma potence. Je n’ose plus regarder la route et scrute les décamètres défiler sur mon compteur, car je me suis fait à l’idée qu’après chaque tournant, il y aura encore et toujours une montée, alors je regarde les chiffres qui lentement, lentement, s’égrènent, les pédales sont de plus en plus dures. Je contrôle si mes freins ne frottent pas la jante. Mais après la visite du Dr Jojo, y’a pas de risques, non en fait, j’suis cuit, cuit, lessivé, essoré, mais tout de même un peu plus à l’aise que la veille ; mais j’motive Kiki au bord de l’apoplexie, continuera, arrêtera ??? Gagné il continuera ; s’agit pas de décevoir la p’tite Marie.
‘Reusement qu’faut pas chanter « Tiens voilà du boudin » !
On n’entend plus Jojo depuis un bon moment. Arc-bouté, la tête rentrée dans les épaules, médite qu’il aurait mieux fait d’écouter la Monique : il pourrait être du côté d’Ax-les-Thermes à tenter la dame mouchetée, bien calé sur un rocher, au bord des eaux vives d’un torrent ariégeois.
Philippe (de la Rivière) regrette de son côté les chevauchées fantastiques dans les plaines mongoles. Moins de chance pour Patrick, qui renoncera peu avant la bascule. René cèdera lui aussi. Notre P’tit Jojo ne lâchera rien, toujours opiniâtre, il fera la distance prévue. Loïc, notre ex- maillot blanc éprouve des difficultés également, cette année le manque de préparation lui pèse, ce n’est pas l’aisance des raids précédents.
Gégé est à la peine également, il doit regretter la hune de son navire à humer les embruns vivifiants de l’Atlantique et du lointain cap Horn. Ici, pour tout souffle oblique d’un cachalot, celui de votre narrateur, pas très poétique, mais tant pis, faut le subir. Notre président ? Caché dans une voiture de la caravane ? Nenni, il est toujours là, bien présent lui aussi à grimpouiller cette montée qui n’en finit pas tel un jeunot, mais pas de Saint Hilaire trop occupés à nous casser les bonbons avec leur deux roues pétaradants débridés. Et après cette nouvelle démonstration de force, le coquet voudrait nous dire que trop âgé, il voudrait abandonner la présidence, la déserter, nous rendre orphelins après avoir été notre phare si longtemps ! Ingratitude !
Enfin, c’est la bascule et nous plongeons dans une longue descente salvatrice, qui nous permet de récupérer.
Le calvaire touche presque à sa fin, nous arrivons à Saint Hilaire les Courbes.
Nous sommes accueillis par l’adjoint au maire, dont la mairie domine une légère dépression où se niche en son creux une belle église de granit entourée de verdure, Saint Hilaire précisément.
Nous faisons connaissance avec Noémie charmante jeune femme dynamique ainsi qu’Estéban qui se sont dévoués pour la réussite de cette fin de journée.
Peu de maisons alentour, Saint Hilaire les Courbes est un petit village, à peine 170 habitants, situé dans le parc naturel de Millevaches, inutile de décrire la beauté des lieux, je vous invite à les découvrir.
Premier acte : réception dans cette ancienne école, aujourd’hui mairie, où un vin d’honneur nous est servi, accompagné de brioche. Nous revivons.
Nous ne pouvons nous attarder, nous avons encore quelques kilomètres à parcourir, mais heureusement principalement de descente, pour atteindre notre but et nous y installer, le camping de Treignac à quelques kilomètres d’ici.
Pour terminer la journée c’est sensas, on se laisse glisser, regroupés, jusqu’au terme de l’étape, les organismes soufflent, les jambes encore plus, les conversations reprennent, le moral du soldat comme sur les road-book repasse du rouge vif au vert.
Mais l’overdose des côtes est bien là.
Enfin nous découvrons le lieu de notre campement, le « camping de la plage », le bien nommé nous accueille, il jouxte lui aussi un lac entouré de végétation qui s’étire en longueur sur près de deux kilomètres environ.
Notre caravane est également présente, je cherche Martial, suite à une mauvaise lecture de son GPS, à l’envers, Marie-Claude me souffle aimablement, il avait pris la route en sens contraire, mais fort heureusement il a retrouvé, grâce au soleil et aux étoiles, la bonne direction. Ouf, j’ai eu grand peur de ne pas retrouver mon carton de Pelforth après cette journée harassante.
Je reviens à la géographie des lieux, dommage que la route joue le rôle de ligne de démarcation et sépare l’eau et le camping. Un passage souterrain permet toutefois pour les piétons d’accéder facilement à la plage, sans risquer, en maillot de bain avec un pagne autour des reins, de se retrouver sur un capot de voiture.
Beaucoup de campeurs ont investi les lieux, profitant de la douceur des lieux, notamment des néerlandais en force, que l’on retrouve souvent dans des coins reculés de notre doux pays. Fuyant pour leurs congés leur plat pays populeux, ils viennent apprécier la douceur et le calme de ces paisibles contrées, tout en profitant de la gastronomie locale.
De fait on peut apercevoir nos voisins d’un soir qui se laissent vivre, à apprécier un rosé, avec comme chouette vue, le lac qui s’étire devant nous en contrebas. On retient Tonton de ne pas aller leur vanter les bienfaits du muscadet, on doit monter le bivouac.
Nous savourons doublement les lieux, l’environnement, et surtout le plus dur est dorénavant derrière nous.
Mais la journée n’est pas terminée, ce soir : ripailles !
Les « taxis » improvisés de Saint Hilaire les Courbes réquisitionnés (de bon cœur) viennent nous chercher pour revenir sur leur village où un repas de fête est organisé en notre honneur.
Alors chapeau bas, respects à tous ces habitants qui se sont transformés en cuisiniers, serveurs, animateurs pour que celui-ci soit une réussite.
Outre la grande abondance, insistons sur le caractère extrêmement chaleureux de cette soirée de fête.
Terrine de porc bio local cuisinée par l’une des convives, pléthore de grillades, saucisses … STOP ma sous-ventrière va éclater ! Les kilos fondus de la journée sont vite repris.
Quel accueil ! Merci à Noémie, Estéban, ainsi qu’à toutes ces personnes qui se sont dévouées pour que nous gardions un souvenir inoubliable de notre passage à Saint Hilaire les Courbes.
Nos hôtes nous reconduisent tardivement à nos pénates, demain nous avons encore à « travailler »…
Cette nuit, hormis un fada qui passe sur la route à grande vitesse, c’est le calme indispensable pour une bonne nuit réparatrice. Au doux ronron émanant de foyers d’un soir, répond un oiseau de nuit déconcentré dans sa chasse nocturne, par ces bruits insolites. Faut dire que les « murs » d’une toile de tente ne sont pas trop insonorisés.
Dernière méditation avant le passage du marchand de sable, ce matin 1080 mètres de dénivelée, c’t’après’m’ 980 mètres ! 65 kilomètres à près de 20 à l’heure.
- Pas terrible vous allez me dire ???
- Vous voulez recevoir une pédale ??? Hein ?
- Avec les températures infernales, que des côtes ?! I’ veut l’manger mon pédalier celui qui sous-estime notre performance ?!
Bonne nuit les vaillants !
Troisième journée samedi 20 juillet
Délivrance
Bonne nuit ? Habituelle pour les uns, moins bonne pour les autres, le sdf sur son matelas crevé a roupillé comme jamais…, il aurait pu donner les heures à la communauté… manquaient une lanterne dans une main et une cloche dans l’autre.
Le p’tit déj est là pour requinquer et évacuer les brumes matinales …
- Dans 10 minutes rassemblement à l’entrée du camp !
Sapristi ! Encore cette odeur de faisandé dans la région…
- Dans 5 minutes RASSEMBLEMENT !
- R A SSSSS E M B L E M EEEENNNT !
- Dis chef on peut observer une minute de … ?
- Pas’l’temps !
- Bien Chef !
Mais, le peloton est-il au grand complet pour cette ultime demi-journée ?! René est de retour.
Mimi est des nôtres également, soulagé il a gagné à la belote. Le voici en pleine forme, le moral au grand beau fixe, les tierces placées hier encore plein les yeux. Martial qui assurément pense au Grand Jour, (et c’est ce samedi), veut en découdre et faire tourner à bloc le 38 x 24 !
L’asphalte va chauffer ! Patrick qui ne garde pas vraiment un bon souvenir de sa fin d’étape de la veille, est bien là, décidé à oublier ce vilain passage à vide, la moustache a repris sa forme originelle, bien horizontale, c’est bon signe.
- Attention les gars, je vous remets les road-books !
- Les quoi ???
- I’me court sur le haricot çui là ! L’itinéraire ! Cré nom de merde !
- ????
- Dis chef on commence par une côte de 3 kilomètres ???
- Ben oui, où est le problème ???
- EUH…Non non, aucun chef !
En avaaannnt !
C’est parti pour notre dernière étape, en fait demi-étape d’une bonne cinquantaine de kms. Nous devons arriver pour 14 heures, bénéficier de l’accueil, qui devrait être triomphal de nos compatriotes paludéens, arrivés eux, les planqués, par bus. Je palpe ma poche arrière, c’est bon je suis rassuré, je sens la grosseur m’indiquant toujours la présence de ma patte de lapin trucidé pour la cause il y a quelques jours. J’aurais pu me saupoudrer de quelques giclées de sel, trop tard on est partis.
Ppppfffftt, les merles du peloton sifflent, il fait beau. A 8 heures, l’air est encore léger, doux, le bitume est une moquette, nous reprenons cette route en descente, jusqu’à Treignac distant de 2 – 3kms, du pur bonheur ! Pour s’échauffer c’est au poil !
Les premières maisons font leur apparition, nous traversons la Vézère, Treignac nous accueille, joli bourg, de belles maisons indiquent l’aisance des lieux. Mais plus le temps d’apprécier la beauté des lieux, la route prend rapidement une inclinaison qui nous ramène à la dure réalité des néo-galériens du 21ème siècle que nous sommes encore pour quelques heures. Silence dans les rangs, on souffle, peste intérieurement.
C’est l’électrochoc, les neurones sont figés, c’est la mort cérébrale, restent plus que les muscles qui réagissent encore et qui continuent leur mouvement perpétuel de pompe de puits de pétrole.
Martial se souvient brutalement qu’il n’a peut être pas complètement fermé le gaz dans son camping roulant, met pied à terre et rejoint Marie-Claude.
Pour les autres c’est la tête dans le guidon, les fesses en l’air, et on appuie sur les manivelles !
Michel regrette de ne pas faire la belle à la belote, mais avec les développements appropriés et surtout la volonté, finit par franchir ce défaut géologique.
Hein Jojo, content d’arriver à son sommet, hein ? Notre aigle pêcheur maraîchin doit encore regretter son plat pays.
Après cet interlude dans ce pays vallonné, et ce réveil musculaire un peu brutal, de nouveau le rythme est pris, la route toujours aussi bonne s’aplanit , pas de vent, le moral submerge le groupe, c’est de nouveau l’euphorie, on se rapproche du but.
Le Lonzac, Chamboulive, nous suivons la grosse D 940, et c’est le mouvement perpétuel des côtes auxquelles font écho des descentes, mais qu’importe, après quatre demi-journées de ce dur régime, on n’y prête plus guère attention, le corps humain s’est programmé naturellement à ce rythme. Quelle merveilleuse machine.
Que se passe-t-il à l’arrière nom de D… ?
- Chef c’est le sdf qui a cassé sa chaîne !
- ç’aurait pas pu lui arriver à Saint-Hilaire quand il va chercher seul ses melons (cucurbitacées, pas de méprise) ou ses fromages à Soignon ? Après le matelas crevé, c’est le vélo, à quand le proprio ???
- Pour les autres ! ARRET PROSTATE, PIED A TERRE !
Docteur super- Jojo, sort prestement une chaîne de secours de la voiture balai, merci Guy, et rapidement remplace la pièce défaillante.
Merci Joël ! (Naudin, pas P’tit Jojo, ou Joël Izambart).
En fait, je testais la réactivité de la logistique, mais faut pas leur dire, sinon j’aurais droit à une avoinée. Bravo pour elle.
Après une bonne heure et demie de route, nous touchons notre lieu de réconfort du déjeuner au stade de foot de St-Clément, la chaleur commence à s’installer.
Merveilleux, encore un petit lac à l’eau claire est là, tout proche, et nous invite à se tremper les jambes.
En ce milieu de matinée, l’arrosage du terrain a lieu, Jean-Philippe en pleine forme fait quelques tours de stade avec un jogger du cru.
Et puis soudain, nous craignons que les neurones aient quand même souffert dans toutes ces côtes, il veut se livrer à quelques figures acrobatiques sur le gazon détrempé… ohlala, le voilà qui part dans une glissade- cabriole folle qu’aurait jalousé Candéloro, pour se retrouver à quatre pattes à sniffer l’herbe mouillée. Et voilà comment, en voulant jouer au jeune premier devant toutes les dames de notre fan-club, on se retrouve à plat ventre avec un claquage à la cuisse. L’aurait mieux fait d’aller agresser un 4x4 discrètement en rase campagne ; il n’aurait pas subi la risée de toutes ces gentes dames, Mon Dieu !
11 heures, à table ! A TABLE !
Elles sont de nouveau dressées pour la dernière fois. Nos logisticiens et surtout nos logisticiennes s’activent de nouveau pour ce dernier repas. Allez Nicole, Patou, Huguette, … bientôt on ne vous embêtera plus.
Bon anniversaire Dominique ! Happy birthday to you…
L’épouse de Michel Naud, de Courçon marque un nouveau point sur l’échelle du temps. Jean-Claude profite de ce beau moment pour lui souhaiter un heureux anniversaire…
Repas pris, nous re-enfourchons nos vélos pour le dernier tronçon, une vingtaine de kilomètres au programme.
Le road-book consulté n’indique que du vert, pas de panique, on termine sur une seule pédale…
Martial encore traumatisé par la côte de Treignac, prudent, préfère attendre encore un peu avant de sauter sur la selle. D’ailleurs il doit assurer la sécurité « gaz » de son véhicule. Avec regret il nous voit repartir.
Et on monte et on redescend, mais modérément… pour le moment !
En fait je ne me souviens plus, je ne vois même plus si je monte ou descends, touché par la Grâce Divine, je pédale, pédale comme dans de la ouate, même si je n’ai jamais pédalé dans cet univers cotonneux, d’ailleurs ça ne doit pas être facile et préfère après tout le relief de ce paysage fait de creux et de bosses.
Les hostilités reprennent, tiens il ne devait plus y avoir de rouge dans la cartouche d’encre, car bigre, peu avant d’arriver, un foutu long raidillon nous souhaite la bienvenue. A l’évidence il y en a encore qui pourraient recommencer le périple, Claude, Philippe, sacrés beaufs (diminutifs de beaux-frères qu’ils sont dans la vie- je ne me permettrais pas de les insulter sur ma feuille de chou), Jean-Philippe, Jacky, Jean-Pierre allument le bouquet de ce feu d’artifice et avalent cette longue côte avec une vélocité surprenante à ce stade du raid, je suis avec les boyaux au fond de la gorge.
Après ce violent effort, nous arrivons au point d’attente. Martial nous rejoint pour terminer à vélo cette fois. On doit se présenter au grand complet à Saint Hilaire Peyroux. Pas question d’arriver avant l’heure. Avant l’heure c’est pas…
Mais, il en manque un ! Où est passé Tonton ?
Alerte rouge, déclenchement du pré-plan ORSEC- recherche.
Du point haut les voix portent, on appelle aux quatre vents, TONTON, TOONNNN TOOOONNN !
Mais seul l’écho nous répond… L’EST PEERRRDDUUUU !
P….n, on a paumé Tonton, que va dire Paulette.
Moi comme petit secrétaire, c’est pas à moi de lui annoncer que Tonton est porté disparu, c’est au président !
Voire au vice-président, en plus il est plus fort que moi, alors pas de risques inutiles avec la Paulette… Tiens, mais voilà le vent qui m’apporte des effluves de muscadet, il ne doit pas être très loin et de fait le voilà qui arrive, décomposé, liquéfié avec cette chaleur, au bord de l’insolation, le casque à 45° dans un état second …
S’étant arrêté pour poser culotte, on l’a passé sans s’en rendre compte et notre pauvre Tonton de pédaler comme un galérien pour tenter de nous rattraper, en vain.
Allez un p’tiot ballon de muscadet pour le réconforter ! ça y est ; ça va mieux.
Soulagés, nous voici regroupés, au grand complet. Nous attendons encore un moment avant de nous élancer. Notre but final se situe à une portée de sarbacane.
En revanche, même quand il n’y en a plus, y’en a encore, cerise sur la selle, on termine par une rampe d’une centaine de mètres, mais au moins du 12%, pratiquement sans élan pour atteindre ce plateau.
En effet il faut négocier cette ascension au sortir d’un tournant en angle droit et pour atteindre notre but final, emprunter une route qui ressemble plus à une piste du marais au sortir de l’hiver, avec ses gravillons et nids de poule.
Hauts les cœurs, en avant toutes, petit plateau, dernier coup de reins, et nous atteignons notre Olympe.
ENFIN NOUS VOICI ARRIVES SUR L’ACROPOLE !
Mais où sont les déesses ? Aphrodite, Artémis ???? Paraît que les Noceuses du Marais les représentent… ah bon ! Bon on va pas vexer Zeus, mais l’aurait pu nous déléguer une de ses adjointes à nous barbares de l’ouest.
De fait, cette ultime der des der a bien failli provoquer la chute de quelques uns suite aux écarts de l’un ou de l’autre dans ce rush final.
Par chance, tout notre beau monde gagne ce plateau où auront lieu les festivités de ce rassemblement. Des applaudissements d’admiration fusent des spectateurs épars, en général des connaissances vêtues de jaune, couleur de nos compatriotes.
Ce n’est malheureusement pas la foule promise.
Une nouvelle fois nous ressentons ces délicieux frissons de bonheur indicible que tout sportif ressent au terme d’une éprouvante épreuve
Cette ultime ascension est pour nous notre Assomption, notre 7ème ciel ?! Pourquoi pas.
Nous arrivons ainsi sur le lieu des festivités, un vaste plateau surplombant les vallons, vaux, sommets environnants couverts de forêt. Le regard porte loin. L’endroit doit être très ventilé et froid la mauvaise saison venue. Aujourd’hui l’été est bien là, le mercure doit flirter avec les 35 degrés à l’ombre.
Le village quant à lui se situe en contrebas, dans ce relief tourmenté. La place du village est très jolie, bitumée, nette, bordée de maisons de granite sombre comme le sous-sol de la région en fournit généreusement.
Un millier d’habitants sont recensés à Saint Hilaire Peyroux situé à 350 mètres. Quelques grands vergers produisent de magnifiques pêches proposées à la vente lors de cette fête. L’élevage est également très présent, d’ailleurs le bassin de Brive toute proche est la première région d’élevage de veaux sous la mère. La limousine étant la race de la région comme tout le monde peut le supposer. Région gastronomique avec ses confits, truffes, champignons et une spécialité reine… devinez ? La tête de veau ! Ca ne vous rappelle rien ? Les emplois fictifs à la mairie de Paris et tant d’autres…
Un moment plus tard, cérémonial habituel qui met à mal notre modestie avec les honneurs sur le podium… ultime épreuve.
Nous sommes félicités par notre maire et Sébastien Dugleux, notre sympathique conseiller général, toujours attentif et attentionné pour notre Amicale, tandis que Michèle Ghiragossian nous remet un souvenir marquant ce nouveau périple.
A noter, la présence remarquée et appréciée de Michel GILBERT, maire de Mont-Saint-Hilaire au Québec, accompagné de son épouse. Pas rancunier du tout après sa chute malencontreuse, due à une grossière erreur d’un inconnu, (et qui courageusement a tenu à le rester), lors du rassemblement à Saint Hilaire Barbezieux, Monsieur Gilbert a tenu à être des nôtres, bravo !
A présent place à la fête, aux libations, finis les bidons de flotte pour compenser l’importante déshydratation.
Ce soir, un gigantesque repas pour un bon millier de convives est organisé. Une ambiance de feu de dieu est prévue et aura bien lieu. Malheureusement notre petite Huguette, alias Tata Yoyo n’aura pas le loisir, ou la possibilité ne lui sera pas donnée, de se produire.
Mais surtout, j’ai failli oublier ce moment inoubliable, historique pour notre Tonton que l’on avait perdu et qui tient là une belle revanche. Il se fait photographier en grande tenue, bermuda, béret avec toutes ses hautes décorations pendantes représentant ses faits héroïques à la visite du caveau de Saumur-Champigny, à la route des grands crus du muscadet, aux fêtes des vendanges du pays du Gros Plant nantais… pardon Tonton je ne peux pas citer toutes tes campagnes, et à côté de qui ? François Hollande en personne, oui notre président normal de tous les français ! Jean-Pierre, en apprenant cela, en a été tout contrit de ne pas être venu à la rencontre de son grand homme d’état.
Oui messeigneurs. Nous avons là notre futur maire.
TAVERNIER ! SVP ! Un fût de cervoise, c’est Jojo qui ne sèche pas dans un ravin qui paye sa tournée !
…
Et encore cette odeur de pourri que je retrouve partout, de plus en plus présente. Suis-je atteint d’une maladie orpheline ?… mais, sacrebleu dans mon dos, j’oubliais la patte de lapin que j’extirpe de mon maillot… tiens, il y a de la vie après… ouh, quel fumet ?! Je comprends pourquoi je roulais seul depuis un bon moment… Vite une poubelle, un nouveau change complet.
Mais je suis arrivé à bon port. N’en déplaise à tous ces délicats, elle m’aura porté chance. L’année prochaine j’en prendrai une formolée.
PS : amis toujours amicalistes pour vos stats : ce matin 55 kilomètres, dénivelée 658 mètres, altitude maximum 748 mètres.
Certes, la distance n’était pas importante, mais le relief !... pour nous cyclistes du plat pays, et la chaleur ont rendu l’exercice éprouvant.
L’année prochaine, le rassemblement des Saint Hilaire aura lieu dans l’Isère, à Saint Hilaire du Rosier, et le défi sera tout autre.
Pour se remettre de ce vécu, Gérard nous a organisé une journée surprise - détente début septembre dans le parc du château de Dampierre-sur-Boutonne. Comme il se doit, les cyclistes ont rejoint à vélo, sur un rythme de sénateur cette destination mystère, et les épouses en voiture avec le pique-nique.
Un chouette cadre, une belle météo et une ambiance chaleureuse nous ont permis de passer une journée des plus agréables.
Sortie de l’album souvenir de ce rassemblement passé, de beaux clichés rappellent de doux souvenirs. Ils n’en seront encore que plus appréciés quand les années auront passé et sévi sur nos organismes.
L’année se termine sur le calendrier ; pour l’Amicale elle se terminera effectivement le samedi 11 janvier avec notre AG à 18h 30, règlement des cotisations : 12 euros par adhérent, 12 par accompagnateur/trice. Suivra le verre de l’amitié.
Petit rappel, un repas clôturera cette soirée au prix de 10 euros, le patron ne fait pas crédit.
Dans cette attente, bonne lecture et bien sûr, je vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d’année.
Les vœux se feront de vive voix.
Jean-Noël