Lundi 21 juillet 2014
Seconde partie de l’après-midi. Animation au fond du parking de Spar. Cérémonial identique aux années passées, chargement des véhicules du matériel qui assurera notre bien être à défaut de la survie. A présent, le club dispose d’une belle remorque avec porte-vélos réalisé par notre soudeur en chef Joël, très pratique. Nous pourrons y placer plusieurs vélos et les roues de secours. Une chouette pancarte sécuritaire l’orne et avertira les autres usagers de la route de la présence de cyclistes, oui, mais de Saint Hilaire la Palud surtout. Fermez le ban, Olé !
Nous retrouvons nos couples bénévoles, Joël et Jeanne, Patrick et Diamina, qui après nous avoir accompagnés l’année passée, replongent dans notre petit univers pour cette nouvelle odyssée, la huitième. A l’évidence ils ont appréciés le gentil, le ronchonneur, le casse-burettes, le vilain, le truand… bref tout ce qui fait le charme de notre confrérie.
Mardi 22 juillet 2014
Nous y voilà.
Ah ce mardi 22 juillet, comme ils sont beaux en bleu et jaune, illuminés par l’astre du jour naissant. On dirait mes grandes perruches ! Un signe du ciel. Ils sont fiers. Et ils sourient toutes dents dehors, et resourient pour une énième prise de vues. Ils bombent le torse, tentent d’effacer une bedaine naissante. Mmmmhhh, pas facile pour certains. Va falloir envisager l’investissement d’une gaine.
Ils sont tous là, au grand complet… ? Mais non, manquent notre fier P’tit Jojo, retenu par son singe à l’entreprise. Christian (Orvoen) également ne nous accompagnera pas, son aïeul n’étant pas bien. Dommage pour nos deux camarades de ne pouvoir se joindre à nous pour cette belle odyssée prévue… qui se révèlera … homérique comme il se doit aurait dit La Palisse.
Profitez les biquets, souriez, rigolez, faites les fiérots, ça ne va pas durer !
L’un d’eux s’est même affublé d’un fer à cheval, on ne sait jamais, « la route est longue et là-bas dans les montagnes, les pentes seront raides! » comme aurait dit le sphinx du Poitou. Un p’tit signe amical pour l’un, affectueux pour l’épouse, l’admiratrice …
Bon, heureusement que le départ est proche, car on va finir par attraper un oedème au niveau des malléoles…
Michèle mitraille le moment, Olivier nous encourage pour les efforts qui nous attendent…
Gérard nous remet notre road book, fiche d’itinéraire pour ceux qui n’auraient pas encore tout à fait retenu le néo-vocabulaire de l’ACP déjà pratiqué depuis 3/4 ans. Journée de chauffe, 160 kilomètres, avec une fin de journée quelque peu mouvementée, mais on a le temps d’y penser. Dans l’immédiat près de 100 kilomètres pour mériter le déjeuner. Nouveauté, et là nous retrouvons l’esprit gaulois un tantinet indiscipliné, le peloton sera organisé en trois éléments pour contenir cette gentille anarchie. A l’arrière, les moins affutés, surtout dans les côtes, un milieu et enfin les électrons libres à l’avant pouvant donner libre cours à leurs instincts égoïstes et indépendants, surtout dans ces longues montées à venir où les écarts se font très importants. Enfin un roulement se fera, ainsi les mieux préparés devront eux aussi parfois rester en queue de peloton, pour attendre et aider par leurs encouragements les plus faibles.
Derniers clichés devant le Bar du Marais et les fauves sont lâchés. Il est huit heures trois, déjà du retard ! On passe de justesse à côté des 20 pompes.
18 valeureux cyclus homo érectus s’élancent, dont un alien, Bernard Pigeau, licencié de surcroît à Loulay, le renégat est venu nous espionner !
Sa spécialité ? La pose de « mines »! Mais fais gaffe Nanard, parfois leurs victimes ne sont pas celles souhaitées. Dans notre jargon, on appelle ça les dommages collatéraux.
C’est décidé dans la première côte on le pousse dans le ravin…
Mais chef, i’ monte toujours devant !
Bon, le moment venu on verra pour le « déraviner… ».
C’est parti !
Rouli, roulai, roulons, et nous refaisons le même début d’itinéraire que les années précédentes, c’est devenu un chemin de croix. Après 4 bonnes heures de route, après avoir traversé la Charente, nous atteignons Aunac. Notre groupe est malheureusement en deuil, Nous avons perdu trois camarades ! Ne pleurez pas chers lecteurs, ils ne sèchent pas au fond d’un profond fossé au soleil à son zénith, non ils ont du renoncer la mort dans l’âme, Tonton a les genoux qui flageolent, mal remis de leur intervention chirurgicale, et Martial est appelé a de hautes responsabilités avec Michel…
Ce dernier devra seconder Martial qui assumera la lourde tâche de chef cuisto…Tonton assurera la sécurité à bord de la voiture-balai avec Guy. Il va sans dire, le tout bénévolement. Occultons le muscadet et la p’tite mousse. Rien à voir avec toutes ces fripouilles de cumulards qui nous dirigent ou nous ont dirigés, grassement rémunérés par Marianne.
Mais revenons à cette vaste place herbeuse d’Aunac, le champ de foire le bien nommé où nous prenons un peu de répit durant la pause méridienne, et apprécions notre pique-nique sous l’ombre rafraîchissante de tilleuls et de noyers. L’endroit est calme et reposant. Après un an nous retrouvons nos marques et nos habitudes. Notre fidèle équipe de logisticiens de l’année dernière est de nouveau présente pour préparer le mobilier de campagne (tivolis, tables, chaises, etc…) lorsque nous arriverons sur les aires de pique-nique ou de campement le soir venu.
Nous goûtons à nouveau ces moments de sincère convivialité qui font le succès de ces rassemblements parmi les membres de notre association, qu’ils soient cyclistes actifs, moins actifs, conjoints ou sympathisants. Nous sommes sensibles à la visite de madame le maire d’Aunac venue nous souhaiter la bienvenue dans sa commune.
Pour vos stats, nous avons parcouru près de 100 kilomètres à pas tout à fait 25 de moyenne, pour une dénivelée de 570 mètres. Pas mal comme mise en jambes non ? Bon appétit.
La matinée était en quelque sorte le warm up, pardon la séquence de mise en jambes, de fait seules quelques côtelettes, dirait JP, ont quelque peu réveillé nos mollets un tantinet léthargiques. Près d’une centaine de kilomètres ont été digérés, reste une soixantaine à parcourir.
Cet après-midi on va se rendre compte que l’on quitte pour de bon le plat pays de la bordure océanique pour pédaler dans du concret, c'est-à-dire ce qui vous arrache les boyaux, vous fait arriver en haut des côtes la gorge en feu, les tympans ne sont plus qu’un roulement de tambours et les yeux exorbités.
En hors-d’oeuvre, après une petite demi-heure de route, histoire d’activer la digestion et d’éliminer, Romefort, Cellefrouin où notre bon président avait voulu déserter il y a déjà trois ans, peut être quatre. Le relief à présent fait l’effet d’un électrochoc. Nous voici dans le vif du sujet, le raid commence pour de bon après le 100ème kilomètre.
Accroche-toi Jeannot, plus que quatre jours !
Ah ben couillon, si j’avais su j’aurais pas v’nu !
Tiens le beau sourire affiché ce matin s’est un peu estompé.
Bien que nous soyons encore sur des routes empruntées les années précédentes, peu remarquent ce joli ruisseau d’eau vive où ondulent les herbiers et qui répond au doux nom de Son-Sonnette. Allez les braves ! La météo est clémente, elle pourrait être étouffante en ce plein été, ce n’est pas le cas.
Cette année les pauses sont limitées, pour ne pas arriver trop tard, une seule est prévue par demi-journée. Celle de cet après-midi arrive à Suris après une petite quarantaine de kilomètres. Cet arrêt est le bienvenu, Bernard, René qui voulaient faire route à part nous rejoignent au grand soulagement de tous. Ben oui, on a oublié de tourner et on se retrouve comme des orphelins à appeler papa-maman dans la verte. Les fautifs seront condamnés à payer leur tournée à toute la communauté … plus de trente binouses à payer à tous ces assoiffés chroniques, ça peut mettre à mal le budget des vacances.
Plus qu’une bonne heure de route. Mais tout de même depuis un moment on monte, on descend, les jambes commencent à ressentir une certaine lassitude.
Et là nous arrivons à Saillat.
Raix, Aunac, St-Claud… personne ne s’en souvient vraiment, à part notre grand timonier qui a appris le chemin par coeur, mais Saillat-sur-Vienne?! Toute la joyeuse cohorte s’en souviendra ! Certains y ont même attrapé des cheveux blancs. Jusque là la vie était à peu près belle. On est accueillis dans cette jolie commune, sur la Vienne, blottie au creux d’une vallée aux versants couverts de forêts. Bon, certes, on ne peut s’empêcher de remarquer que de bien étranges effluves flottent dans l’air. De fait notre itinéraire nous amène à longer cette belle usine papetière qui rejette du ras du sol et de hautes cheminées, de jolies volutes de fumée. Tout de suite les maudits écolos du peloton commencent à mal penser sur cette saine (dixit les responsables de la boite) et riante société qui fait la richesse de la zone.
Tiens ça commence par me gratter, ah oui c’est sans doute une allergie de mon maillot synthétique ; j’ai bien les yeux qui me piquent mais ce doit être la sueur qui me perle dans les mirettes pardi, pour l’irritation de la gorge, oui je sais c’est le Havane qui vient de Chine que j’ai fumé hier soir, il est fait avec des feuilles de maïs. Mais tout cela n’est que pipi de sansonnet, la surprise du chef est là, dans cette sympathique bourgade, juste au sortir d’un tournant. Les poumons gonflés par les émanations de cette industrie, sans crier gare, une rampe nous surprend, oh pas longue sans doute 400 mètres, mais le fort pourcentage nous fait l’effet d’une mise à mort ! 12% diront certains.
Moi je fais dans l’humilité, je passe sur le petit plateau, je ne regarde plus au loin mais le goudron et ses grains qui défilent lentement sous mes roues, j’ai même le temps de les compter. Sur le moyeu de ma roue avant, je lis Ferrus… Ferrus… c’est vrai qu’elles sont jolies mes jantes.
Je chante intérieurement « Ah, qu’il est beau mon vélooo, ooo ! »
Je comprends qu’elles attisent la convoitise.
Après quelques instants éprouvants, la voici derrière nous.
Comme dirait le sphinx du Poitou, « La côte est rude, mais plus facile sera la descente ». Pour bien apprécier cette pente, certains préfèreront la monter à côté de leur vélo, pas par renoncement, quelle idée ! Mais pour mieux goûter l’instant présent, et admirer la vallée de la Vienne qui s’offre aux regards. Ouf, c’est la bascule ; repos, soufflez ! On récupère ! Enfin tout est relatif dans notre petit monde de la petite reine car on continue de rouler sur des routes qui ne ressemblent en rien à nos routes du côté de Maillé – Vix – Taugon – St-Cyr-du-Doret… Une petite dizaine de kilomètres et la der des der … de la journée s’entend se profile. Nous arrivons à Saint Junien. Manque de chance, le camping n’est pas sur les bords de la Vienne, mais sur les hauteurs. Pour le rejoindre, il faut traverser cette petite ville de 11 000 âmes. En cette fin d’après-midi, après nos petites routes tranquilles de campagne, nous replongeons dans la circulation d’une heure de pointe.
Dernier coup de rein, éprouvant après la fatigue accumulée de la journée. Enfin l’apothéose avec cette longue côte dans la circulation de Saint Junien.
Nous touchons au but vers 17 heures. Bigre ! Soulagement pour un peu on aurait perdu des forces vives, Jojo, Claude et Loïc reviennent au « nid » après un moment d’égarement, ils sont quittes pour avoir avalé quelques kilomètres supplémentaires. Au terme de cette première journée, nous avons parcouru 160 kilomètres, à une vitesse moyenne de 23.5, mais surtout pour une dénivelée de 1460 mètres. Ceci explique la lassitude éprouvée en cette fin de première étape.
Et c’est le moment de bonheur, après toutes ces émotions, savourer une Col blanc, le montage du bivouac attendra un peu, nous avons du temps devant nous. Et de ressasser les impressions de la journée, en priorité cette côte de Saillat-sur-Vienne, courte mais brève montée. Hélas nous n’avons pas la possibilité d’aller visiter cette belle église romane contenant le tombeau de Saint Junien. On retrouve nos habitudes, nos réflexes, nos fidèles suiveuses-suiveurs préparent le tivoli pour le dîner. C’est également le montage du bivouac de nos sans-dents, La tente présidentielle, destinée au monarque et à son bouffon, SDF notoire, est installée dans un angle du camping, adossée à la végétation. Elle domine légèrement celles de ses cavaliers. Les charriottes de ses barons Martial d’Angoulins avec Dame Marie-Claude, J. Philippe de Courçon d’Aunis et sa belle, ses chevaliers Patrick et Nicole de La Pierre au Coeur ainsi que Sieur Michel et Marie d’Alléré d’Aunis, enfin, Christian et Marie de Nions de la Grève gîtant dans leur carrosse sont plus à l’écart. La seigneurie ne doit pas se mélanger avec les manants. Montés ou non.
Juan Pédro dé Andréotti dé la Gachéra et sa courtisane préfèrent aller dans les auberges du comté. La glèbe est vraiment trop inconfortable. Jojo s’affaire sur le vélo de notre Kiki… hasard… Bigre, une fissure est détectée sur le nouveau vélo de Philippe. Fâcheux. Une exception, le repas où toute caste disparaît pour faire ripailles.
Dernière précaution avant d’aller se coucher, je rentre mes roues Ferrus dans la tente de mon seigneur et hôte.
Mercredi 23 juillet 2014
Après une nuit calme, occupations habituelles et un opulent petit déjeuner, toujours le bienvenu pour les durs moments à venir…
DEPART DANS 10 MINUTES !
Notre bon Gérard nous remet le programme de cette sainte journée à venir. Kilométrage prévu : 140 kilomètres… ça baigne. Hier 160, ça s’est pas trop mal passé, alors 140, une partie de plaisir, vive le tourisme limousin avec l’ACP. Voyons à présent, les couleurs précisant les difficultés du relief… jaune, rouge, rouge, rerouge, jaune, point culminant des routes corréziennes 946 mètres…, encore du rouge. Mon pacemaker s’affole, je le débranche.
EUREKA ! Ah le salopiau de Gégé, enfin je comprends pourquoi notre saint homme nous remet son road book juste avant le départ. On l’aurait eu hier soir, après notre glorieuse arrivée sur les genoux, sûr, il y avait au mieux une rébellion, au pire la désertion des forces vives, hein mon Jojo ? Ne seraient plus restés que notre président qui ne doit pas quitter son bateau qui coule et son timonier.
Maintenant on est refaits, 8 heures, plus le temps de changer d’avis, et nous réenfourchons nos vélos pour une nouvelle épreuve de force. Galériens du XXIème siècle à vos pédales, c’est parti !
Côté météo, le temps couvert nous épargnera une forte chaleur. Ces petites routes qui maillent nos régions sont des plus agréables, elles nous garantissent une certaine tranquillité vis-à-vis des autres usagers notamment des poids lourds.
En revanche, elles tournicotent, ce n’est pas trop gênant, mais surtout montent et descendent, nous le constatons de nouveau rapidement. En fait s’il subsiste encore du vert sur notre fiche d’itinéraire, je soupçonne notre GO de l’avoir mis au pif histoire de ne pas traumatiser la troupe. Et puis du vert, ça fait écolo, peace and love, avec les rouge et jaune c’est du plus bel effet. Exemple : les 30 premiers kilomètres sont verts, mais encore une fois tout est relatif comme aurait dit ce célèbre physicien échevelé. Car la route ne cesse de nous mettre à l’épreuve avec d’incessantes déclivités positives/négatives.
Nous retrouvons Saint Hilaire Bonneval, comme l’année passée. Linards, nous pénétrons peu après en Haute-Vienne et le début du plateau des Mille Vaches me souffle JP. Je ne sais pas si on les verra toutes, une chose est sûre, il y a maintenant 14 baudets du Poitou qui envahissent cet immense plateau et qui ahanent comme tels dans la répétition des montées.
Enfin vous connaissez la vaillance qui nous anime, après 110 kilomètres et au grand complet elle nous permet de rejoindre notre rendez-vous avec l’équipe soutien pour un pique-nique salvateur. C’est à présent l’arrivée à Chamberet, lieu de la pause méridienne. Nous sommes à 454 mètres d’altitude. Souffrant de ce mal insidieux à une telle hauteur, j’ai des vertiges, des mouches devant les yeux, frère Martial conscient de mon état me propose une Kro pour combattre cette indisposition… en effet ce traitement homéopathique me fait le plus grand bien. Tiens, mes copains d’infortune semblent souffrir du même mal ? Il est adopté à l’unanimité… avant que les effets ne soient pleinement ressentis.
93 kilomètres ont été parcourus. Petite moyenne de 21.4 mais surtout près de 1400 mètres de dénivellation cumulée sur cette distance. Bravo les copains.
Le ciel nuageux se dégage et laisse place à un radieux soleil. Martial a réussi à nous préparer un savoureux poulet rôti accompagné de non moins appétissantes pommes de terre sautées. Le moral est de nouveau au plus haut, la troupe a le ventre plein, quoi de plus ? La vie est belle et tient à si peu, non ?…profitez messeigneurs… Pfffttt… pfffttt.
Peu de velléitaires ce matin, une certaine cohésion a prédominé, étrange. Nous quittons cette place, et cet après-midi, une petite cinquantaine de kilomètres nous attendent. Direction Saint Hilaire les Courbes, et pour se mettre dans l’ambiance sans tarder, nous abordons une longue, longue côte, celle du Bas Noux en direction de l’étang de Saint Hilaire. A l’arrière Patrick sue bière et whisky, nos aigles René, Kiki semblent plutôt désailés et peinent sur leur monture. Moi, j’me dis qu’avé le progrès un p’tit moteur électrique serait le bienvenu, fan de chichourle !
Saint Hilaire les Courbes, un moment de réconfort avec la charmante Noémie venue nous dire bonjour, et nous offrir boissons, fruits secs, biscuits. Rappelons qu’il y a deux ans, avec son camarade Estéban et malgré les moyens limités de cette petite commune, ils nous avaient organisés une soirée des plus conviviales que nous avons toujours présente en mémoire. Pas le temps de s’éterniser hélas. Direction Bugeat. Avant d’atteindre ce saint endroit, nous marquons un arrêt sur un belvédère qui domine le lac de Viam. En contrebas, comme une provocation des baigneurs s’adonnent aux joies de la baignade, de canotage, dans cette belle étendue aux eaux miroitantes sous ce chaud soleil. Photos souvenirs de toute la guilde, mais devinant les noirs desseins dans le regard de certains, notre amiral nous presse de quitter cet endroit maudit sans tarder pour éviter tout risque de désertion.
MAAIS C’EST UN SCANDAAAAALE !
Que, que, que se passe-t-il Georges… euh Jojo ? Pourquoi cette ire ? Ouais, qui c’est qui a appuyé son vélo contre l’mien ? Y’a une rayure maintenant ! Si j’sais qui c’est, j’lui crève les pneus…
Mais Jojo, c’est le Président !
Heuuuuu…. bon j’rigole évidemment, d’ailleurs la rayure y était déjà ! PPPFFTTT !
Fayot ! Pour moi, il m’aurait accroché à un croc de boucher et achevé avec son chalumeau avec jet d’acide chlorhydrique !
Bon y s’ra quitte pour une mousse pour se faire pardonner d’avoir rayé le beau vélo de Jojo. Moi, j’m’en fous le mien est au fond du fossé. Non mais, faut respecter le matériel ! Faut voir le Jojo, tout courroucé, le poil de la moustache ébouriffé comme une hyène.
La topographie des lieux a rapidement fait passer l’incident. Nous voici de passage à Bugeat, cité bien connue des coureurs à pied. Notre exemplaire Mimoun y avait plus ou moins monté un centre de préparation physique pour les athlètes, toujours actif à ce jour. Il y a d’ailleurs été inhumé, au cimetière, pas au centre.
Pour faire bonne mesure, un raidillon traverse cette bourgade.
De nouveau la route s’est inclinée, de fait on est dans l’ascension du point culminant des routes de Corrèze. Ouh, que c’est dur René ! On ne l’entend pas geindre, mais avance, avance… Kiki assure avec un p’tit arrêt salvateur histoire de récupérer un peu. Loïc ? i’m’épate le jeunôt ! Encore peu de préparation, 500 kilomètres en comptant quelques A/R jusqu’à la boulangerie et le voilà à batifoler, à distancer le gros des forces, à l’aise dans les côtes… Vraiment i’m’épate. !
Mais pas question pour lui d’un nouveau maillot blanc, il va ruiner les finances du club… même un maillot virtuel ! Son alter égo Philippe au niveau de la préparation suit, suit, mais maîtrise bien, préférant rester prudent surtout avec son manque de préparation. Notre Jean-Pierre ne semble pas être dans un grand jour, la fin de journée est plutôt laborieuse. Ces démarrages intempestifs et répétés de la première journée, avec les années, commencent à lui peser. Ce ne devrait pas être son année. Notre Phare Eternel a repris de l’éclat en cette fin de journée, il arrive pimpant, le rosépamplemousse à n’en pas douter est meilleur que le red-bull, et surtout bien de chez nous.
Enfin nous atteignons le sommet, échelonnés mais au complet, et c’est l’essentiel. Dernière difficulté de la journée à 946 m. Re-photos, le sourire est revenu. Finis les rictus durant cette ascension… Mais les biquets, ne souriez pas trop fort, Super-Gégé, notre bienfaiteur qui nous veut beaucoup de mal a pensé à nous…
Mais ne boudons pas le moment présent, plus qu’une vingtaine de kilomètres, principalement de la descente et le tout sur un revêtement roulant. Evidemment de grands enfants se déchaînent dans cette descente, sans doute pour se venger de l’autre versant, et c’est à celui qui fera le meilleur chrono.
71 pour Gérard, même à bord d’un aviso il n’allait pas si vite. Itou pour Jojo, 71.4 ah si la Monique savait. Mais je l’informerai…qu’elle mette à jour l’assurance vie. Mais le plus suicidaire a été Philippe de Sansais, toute douleur oubliée avec 76 km/h au compteur. Quant à moi, je relate simplement les dires. Avec ma pointe à 50, pas question de contrôler la véracité des affirmations. Pour un peu ils étaient arrivés à Meymac, douchés, changés, en train de bistrotter pour saluer mon arrivée longtemps, longtemps après, belle lanterne rouge.
Fatigués, laminés, exsangues ? Que nenni, terminus pour cette seconde journée que nous terminons au sprint dans cette belle allée dans le camping. Meymac, 3000 et quelques habitants, mais surtout un centre d’art contemporain dans une ancienne abbatiale. Pour information car nous n’aurons pas le loisir d’aller visiter ce saint endroit. Nous ne sommes pas venus faire du tourisme mais pour pédaler, rappel !
Trois petites heures de selle, à peine 19 de moyenne, mais encore 860 mètres de dénivellation, qui s’ajoutent aux 1390 de la matinée. Bravo à toute l’équipe qui affiche complet pour cette éprouvante journée! Une nouvelle fois, la soirée s’annonce douce et radieuse, nos Patricia, Patrick, Diamina, les Marie, Michel, Jeanne…, notre petite Huguette toujours pimpante, pardon de ne pas citer tous les autres membres de l’équipe soutien, s’affairent à préparer le dîner.
Le soir est toujours un moment de grand bonheur, de détente avec le temps d’en profiter, d’apprécier pleinement la douceur du soir qui s’installe pour une nuit douce à venir. Nous sommes pratiquement à la moitié de notre déplacement. Tout s’est très bien passé. Il y a bien eu quelques tentatives de fuite mais qui ont échoué, pas d’accident, la météo est parfaite, c’est donc au grand complet, regonflés que nous entamerons demain à l’aube, cette seconde grosse moitié.
Jeudi 25 juillet
Remise des roadbooks, aujourd’hui le programme promet avec le passage de deux cols, dont un de 3ème catégorie… Chacun le consulte religieusement…ça ne va pas René ? T’es subitement devenu tout pâle ! Euh, non ou plutôt oui, rien de grave, juste une bouffée de chaleur passagère. Tiens Ronchon , t’es frappé par le même mal ? J’pense que j’ai trop mangé du pain beurré et de la brioche ce matin. Allez ça va passer… ça passe déjà.
Kiki ? T’as les traits tirés… C’est Marie qui… rectangle blanc.
En selle, c’est parti.
Saint Angel marque la limite du Parc naturel Plateau des Mille Vaches et de ses 15 beaudets de passage.
Arrive Bort-les-Orgues, pas de toccata tempétueuse pour nous gonfler et nous aider à avaler cette première difficulté. Les orgues annoncées sont ces fameuses falaises formées par des colonnes de pierre, évoquant des tubes d’orgue. Là encore nous ne ferons que les apercevoir, et n’aurons pas le temps de nous extasier devant cette formation géologique que la nature nous offre. D’autant qu’il faut avoir le nez en l’air pour les observer mais double malchance, ça grimpouille et le nez est dans le guidon pour 7 kilomètres.
Allez les galériens, c’est votre jour. Vous l’avez voulue votre carte de membre 2014 en janvier ? Pédalez à présent !
Et ça monte toujours plus, on oublie qu’il y a quand même quelques descentes pour reprendre du poil de la bête et attaquer celle qui arrive. Puis arrive Sarran, nouvelle ascension, 16 kilomètres, merci Gégé, vraiment trop attentionné avec les moussaillons. Certes, ce n’est pas du 10 %, mais pour nous les hominidés des plaines côtières, elles ne sont pas trop inscrites dans notre ADN, d’où quelques difficultés pour les digérer. Mais enfin à coeur vaillant rien d’impossible et nous les franchissons à la volonté, à la rage, ça use … mais finit par passer,
Récupération sur une dizaine de kilomètres, puis arrive celle de Condat. Plus courte, elle s’étire sur 8 kilomètres, mais plus pentue, de fait nous ajoutons près de 400 mètres à notre cumul de dénivellation pour atteindre le col de Malmouche 1141m. Clic, clac, les flashes crépitent de nouveau pour immortaliser l’évènement sur ce col de 4ème catégorie. A présent nous évoluons sur un plateau, aux mouvements de terrain qui ondulent, des bovins paissent l’herbe omniprésente, indifférents à notre passage. La vue porte loin, on aperçoit des puys du Cantal. Un ruisseau serpente plus bas, nul doute un havre de paix pour les truites peu harcelées dans ces contrées désertes par les alter égo de notre Jojo, l’aigle pêcheur maraîchin.
Quelques fermes proposent du Saint-Nectaire fermier. Insolite dans cet endroit désert que ce vélo-rail, connaissez-vous cette espèce de tortillard réduit ?
A partir de la vallée il achemine des vététistes sans grands efforts sur les hauteurs qui ensuite redégringoleront du versant par les chemins moyennant quelques coups de pédale. Super ! C’est sûr que cette pratique de vélo est moins éprouvante que celle de nos vaillants pictons, rien à voir avec l’esprit guerrier qui nous anime et nous tient pour avaler tout ce relief qui nous accompagne pour cette troisième journée.
Et de nouveau un long plongeon vers la vallée, et notre colonne de s’étirer, la route est peu fréquentée, surtout à cette heure du repas, alors les plus téméraires la tête dans le guidon pour mieux pénétrer l’air dévalent tombeau ouvert… je prie Saint Hilaire pour eux qu’un pneu avant n’éclate pas … même notre bon président joue au jeunot.
Après 4 heures trente, nous arrivons à Allanche, lieu du pique-nique. La moyenne est peu élevée près de 21 sur les 92 kilomètres, justifiée par plus de 1300 mètres encore de dénivelé.
Cette fois nous innovons et apprécions le parking de la gare pour nos toujours joyeuses agapes. Précisément cette gare sert de lieu de départ du vélo-rail remarqué sur le plateau. A midi, plus exactement à 13 heures bien dépassées, car nous n’avons pas d’horaires syndiqués, nous pouvons nous attabler, maître Martial nous a préparé du rôti de cochon hallal. Nicole et Patricia nous proposent le Saint-Nectaire acheté le matin même dans ces fermes évoquées plus haut. Un délice, dommage que nous ayons été sevrés avec le rouge, fallait reprendre la route… Le soleil est encore de la partie, l’humeur est au beau fixe, conscients qu’une bonne partie du trajet est à présent derrière nous. Même Jean-Philippe, défenseur acharné de l’eau fé fé ferrugineuse, dans l’euphorie du moment se laisse aller à s’arsouiller à l’Heineken, c’est tout dire.
Aucun abandon, aucun accident nos casse-cou au lourd passif ont su se tenir jusqu’à présent, qu’ils continuent. On leur en sera reconnaissant.
Démontage du pique-nique, pas de répit, et nous repartons par un temps chaud. Au programme 50 kilomètres mais ce qui est devenu une habitude se confirme, nouvel objectif le col de Baladur, pardon Baladour, 1207 m, col de 3ème catégorie, j’imagine difficilement Baladur en cuissard grimper un col pour y donner son nom. Près de 5 kilomètres à 5% de moyenne, très efficace pour évacuer un surplus de calories et de gamma gt ingurgitées durant le repas. Nous entrons directement dans le vif du sujet avec cette nouvelle ascension. Bernard, Claude et Mézigue sont les trois snipers pour cette côte digestive. Manque de pot, je devrai laisser filer mes deux compères, cuit-cuit je suis. Je suis déshonoré ! Le xanax pris hier soir n’a pas eu l’effet escompté. Tant pis d’autres côtes à venir me permettront de me refaire. Pour le reste, la croisière continue de s’amuser, arrivée échelonnée au col et regroupement pour reprendre une progression groupée.
Une quarantaine de kilomètres puis enfin terminus au camping de Brioude. Joli endroit sur les bords de l’Allier. Les étrangers ne s’y trompent pas, anglais, hollandais sont encore en nombre pour goûter la tranquillité des lieux, apprécier gastronomie et crus de notre pays de cocagne.
Bivouac installé, d’aucuns préfèrent aller se requinquer de leur bière quotidienne au bar du camping. De grands sérieux dont je suis, ainsi que Jean-Philippe et Joël allons prendre un bain dans l’Allier. Comme cette eau est fraîche, elle soulage les muscles chargés en acide lactique, quel bonheur, quel bien-être.
D’autres préfèrent la terrasse du bistrot du camp avec vue sur l’Allier tout proche.
Michel, Joël (Izambart), Guy, Patrick … et leurs épouses se dévouent encore pour préparer tables et plats divers, et toujours avec la même gentillesse naturelle et spontanée.
Bilan de l’après-midi : 50 kilomètres à une moyenne de plus de 21, mais surtout encore 1000 m de dénivelée qui se rajoutent, dois-je vous le rappeler, au 1330 du matin !
Mais à propos, après ces trois journées éprouvantes dont ces nombreuses heures de selle, quel est l’impact physique sur nos organismes peu habitués à un tel traitement ? Nous sommes trois quatre à avoir le troufignon dans nos couches-culottes un tantinet à vif. Respectant le secret de mes sources, je ne dévoilerai pas les noms de ces souffrants en attentant à leur pudeur. Par chance un onguent de Nicole (Juin) me soulagera de ce tourment. Je veux ici rassurer Patrick, je me suis appliqué personnellement cette pommade !
Plus délicat est cette tendinite au genou chez Philippe qui l’handicape beaucoup et lui fait craindre le pire quant à la poursuite de ce raid. Durant ces quelques heures, ce cadre enchanteur nous requinque, bien utile pour affronter la dernière journée complète. Celle-ci s’annonce encore très éprouvante et
confirmera toutes nos craintes.Pour le moment, pensons au moment présent, d’ailleurs la table et ses bienfaits vont encore nous apporter un grand
moment de réconfort.
Vendredi 25 juillet 2014
Sera-ce notre jour de gloire avec les difficultés annoncées ?
Notre grand Gégé nous remet sa fiche d’itinéraire… Je confirme qu’en recevant ce papelard tout de rouge décoré la veille au soir, vous prenez le train direct Brioude/Niort durant la nuit. Maintenant c’est sur le vélo que l’on va méditer. Je caresse une dernière fois mon fer à cheval caché dans mon sac et confie mon avenir à notre St Patron pour lequel on fait ce long déplacement.
Tiens un mauvais signe du ciel, nos vaillantes pilotes au volant de leur attelage respectif se fourvoient dans un cul de sac du camping… Saperlipopette, pour les mâles chevronnés en conduite que nous sommes, une p’tite manoeuvre avec remorque ou caravane aux fesses, no problem ! Mais pour nos p’tites mamies en goguette ?! Surtout avec l’Allier un peu plus loin, plus bas … C’est arrivé à d’autres que d’avoir sa bagnole au bouillon.
Quant à nous le destin nous appelle, le respect des horaires étant la priorité, on les laisse se débrouiller.
Petite mise en jambes d’une trentaine de kilomètres, pas de difficulté particulière, on s’enfonce dans les gorges de l’Allier. L’endroit est magnifique, la rivière qui abrite encore des saumons s’écoule en contrebas. Nous longeons un magnifique vignoble. Un très vieux pont enjambe l’Allier pour relier les deux versants. En remontant le cours du fleuve, la route forcément prend une côte idoine, mais sans excès. C’est la grande douceur, nos pictons sont à l’image de cette belle météo qui nous accompagne depuis le début, tout calmes. Mais toute bonne chose a une fin et nous arrivons aux choses sérieuses. Premier col, celui de Ravat : 865 m, 670 mètres de dénivelée ! A l’arrière René, Kiki, finalement pas mécontents de cette position. Loïc, Philippe (Mathé) sont les soutiens psychologiques pour la matinée des allergiques aux côtes. Pour ce dernier, avec son mal de genou qui perdure, il est plus sage de rester tranquille dans le groupe balai. Mais comme à l’accoutumée, tout le monde s’arc-boute sur sa machine serre les dents voire les fesses plus ou moins fort, mais finit par gravir sans encombres ce petit col de chauffe.
Et nous continuons dans ce paysage toujours aussi hospitalier. Nous accueille ensuite le col de Farges, 1020 mètres ! Ah, vous vouliez des émotions pour raconter à votre génération future, vous riiez mardi matin et bien grimpez à présent. Après Farges, nous grimpons encore et toujours. Heureusement ces gentilles journées sont parfaitement organisées, entre deux points hauts, on ne redescend pas au niveau de la mer, mais après une petite descente, on regrimpe jusqu’à 1100mètres. Merci qui ?
De plus, ingrats que vous êtes, peu se rendront compte que nous passons près du marais de Limagne. Les autochtones ont une partie de l’adn commune avec le nôtre, comme en témoignent leur côté relationnel très développé. Ainsi lorsque j’ai voulu correspondre avec eux, certains ont préféré s’éloigner. Ah, cette timidité et cette pudeur me font chaud au coeur.
Regroupement sur ces hauteurs, vraiment bravo à tous, aucun renoncement. Personne ne veut exercer son droit de retrait ? La fonction publique est bien loin. Je tiens à retirer mes propos vexants écrits plus haut. A l’arrivée sur le plateau des Mille Vaches, j’évoquais 15 beaudets de plus, oui ! Mais hybridés avec du pur-sang, toutes mes excuses.
A Saint Hilaire du Rosier je paierai une tournée générale.
Après tous ces efforts inconsidérés, longue période de récupération, en prime longue descente sur Le Puy-en-Velay. De nouveau nos sprinters, rouleurs, à l’évidence ressuscités se laissent encore aller à leurs facéties et poussent leur pointe de vitesse.
Quelle vitesse pour nos cascadeurs ? Ben, c'est-à-dire que comme je suis largué depuis un bon moment à ramasser les canettes, j’suis incapable de rendre compte avec la fidélité dont je suis coutumier. Je crois savoir que certains ont frôlé le mur du son… A vérifier. Regroupement pour cette sainte ville qu’est Le Puy -en -Velay, un des célèbres points de départ de ce pèlerinage de Saint Jacques. Beaucoup de circulation qui contraste après ces petites routes désertes de la matinée. La basilique est toute proche, mais nous n’aurons pas le temps d’y brûler un cierge pour la fin de notre périple, et pourtant c’eut été une sage précaution…
Rouli-roulai-roulons, nous arrivons à Saint Julien Chapteuil pour une pause piquenique bien méritée, sans problèmes… ? Et bien non, le destin frappe encore durement l’un d’entre nous. Pour assurer au mieux l’information, je me presse et me rend sur les lieux de l’accident en préparant stylo et mon
newsbook.
Jean-Pierre gît sur le bas-côté, il a été sauvagement agressé… par une guêpe à la lèvre. Allergique au venin de ces maudits hyménoptères, sa lèvre a doublé de volume. Va-t-il nous faire un oedème de Quick ? Vous savez cette cochonnerie où vous avez la tête qui double de volume, avec la grosse tête qu’a Jean-Pierre, c’est doublement plus grave. Les yeux sortent de la tête et vous partez étouffé, ne pouvant plus respirer. Un malheur n’arrivant jamais seul, notre bon curé honoraire, Frère Guy de la Grève n’est pas là avec ses saintes huiles. Grande inquiétude dans toute la confrérie. Sur les atolls, j’ai appris qu’en cas de piqûre d’un animal, poisson, insecte venimeux on pouvait se frictionner avec de l’urine pour atténuer les effets du venin, ça tombe bien, j’ai une envie pressante. Très altruiste, je propose le fruit de ma miction imbibée sur un mouchoir pour lui frictionner cette lèvre qui ne va pas tarder à descendre sur le menton. Ce produit charnel, est riche en potassium, sodium, phosphore… à n’en pas douter ça va refaire notre sniper …
Comment il se sent déjà mieux ?! Il refuse ce traitement naturel ?! Chochotte !
Soit ! Je ne me dévouerai plus.
Après ce contretemps nous repartons. A l’évidence l’effort active et purifie la circulation sanguine. Le mal s’estompe. Soulagement. Après 1350 m de dénivellation, près de 100 kilomètres et une moyenne de à peine plus 19 kilomètres, nous touchons au but pour de bon à 14 heures. Nous partagerons notre aire de détente avec des gens du voyage.
Quelle belle image attendrissante de voir ces enfants gambader libres comme le vent. Quel dommage, comme en témoigne une clé multiprises délaissée sur le carrelage du bloc hygiène, nous avons du interrompre une leçon de plomberie sur le tas, l’évier en inox est en partie descellé du mur.
On s’excuse du dérangement, prenons notre collation sans tarder et laissons nos cousins voyageurs à la formation de cette belle génération future d’avenir.
Petite inquiétude bien réelle cette fois, la météo si bonne avec ces pauvres pélerins hilairois depuis notre départ semble tourner. Une masse noire n’annonçant rien de bon arrive de l’ouest.
Moi je suis persuadé que Saint Hilaire manifeste son mécontentement ! Il veut nous punir de ne pas être allés brûler un cierge à la basilique du Puy pour le remercier de nous avoir protégés de tout malheur jusqu’ici… 15 heures, en selle !
Retour à la dure réalité, toujours aussi machiavélique notre GO en chef nous a concocté une belle mise dans l’ambiance. Mais bon 40 kilomètres restent à parcourir soit deux bonnes heures. Demain c’est du tourisme jusqu’à l’Olympe. Alors hauts les coeurs, nous repartons le coeur léger, pleins d’optimisme pour cette avant-dernière étape qui devrait nous combler.
Après celles de ce matin, petit warm up en préambule de 7 kilomètres, 360 mètres de dénivelée, pas de quoi s’étouffer à la perspective de ce nouvel effort.
La chaleur nous a quittés et le ciel se charge de plus en plus de lourds nuages menaçants. Eux se déplacent d’Ouest en Est, itou, nous sommes sur leur trajectoire, pas de bol. Nous nous déplaçons à 20 de moyenne, les cumulonimbus vont beaucoup plus vite… préparez les maillots de bain ! Manque de chance le mien est dans la caravane…
Une nouvelle fois nous dépassons les 1000 mètres symboliques, pour nous les plaineux, ce n’est pas insignifiant. Enfin nous atteignons le col à 1197 mètres. L’endroit n’est pas désert, une exploitation agricole occupe les lieux en retrait de la route, les habitants ne doivent pas sentir le moisi.
Notre joyeuse équipée, qui l’est un peu moins dans ces raidillons à répétition, atteint ce point haut en ordre dispersé comme à l’accoutumée. Notre Jean-Pierre, sniper invétéré, arrive dans un état second, à l’évidence cette ultime longue côte n’est pas bien digérée, mais pas du tout. Une fois remis, il confirme que le venin de ces guêpes, bourdons et autres ennemis volants n’est pas un produit dopant.
Non, 2014 ne sera pas une année de rédemption.
A son regard perdu, on peut supposer qu’il rêve de ces années passées où il régnait dans les difficultés Mais cette période est révolue, l’avenir est aux plus jeunes et aux jeunots que sont Claude et surtout Loïc aux fortes capacités. D’ailleurs ce dernier arrive avec Gérard, qui a bien maîtrisé cette difficulté. Tellement qu’il a déserté la poupe pour se porter à l’avant. Encore deux mois de ce régime, il pourra alors prétendre au titre de grimpeur après celui de rouleur. Ce raid nous réserve plein de bonnes surprises, de nouveaux talents s’épanouissent.
Notre Jojo semble lui aussi vivement soulagé d’arriver, pas frais du tout notre « ‘Ros minet », comme les sandres qu’il persécute après une quinzaine de jours hors de leur élément liquide. Vivement les sorties sur terrain plat, j’vais leur en faire voir aux grimpeurs ! doit-il ruminer. Ne doutez surtout pas, mais une franche inimitié pardon amitié rassemble et unit, toutes rivalités exclues, tout ce gentil microcosme. Bernard, Claude autres grimpeurs sont punis, ils doivent assurer l’arrière garde et encourager nos camarades laborieux, Kiki, Patrick. Jean-Philippe prend le parti de se dévouer également et reste à l’arrière. D’ailleurs il a l’esprit ailleurs et pense à sa préparation du pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle dont le départ est prévu dans trois semaines. Pour lui pas question de se mettre dans le rouge dans ces contrées exigeantes, il reste donc sagement à l’arrière pour encourager l’arrière-garde.
Le moment d’euphorie du début de Jean-Claude n’est plus qu’un lointain souvenir, il préfère assurer et accompagner les nécessiteux de la paroisse. Philippe toujours gêné par son genou douloureux ne renonce pas, et cahin-caha digère tant bien que mal toutes ces difficultés, son beauf est autrement plus guilleret ! Nouvelles photos de famille, les sourires réapparaissent…
A cet endroit la vue porte loin, et suffisamment pour se rendre compte que l’on prendra la pluie dans peu de temps. De fait, nous reprenons le route et les premières gouttes commencent à tomber. Malgré tout l’optimisme demeure après cette ultime grosse difficulté de notre rallye, conscients que le plus dur a été fait. A présent nous sommes sur un plateau, nous évoluerons sur une route en montagnes russes. Terminées ces longues ascensions, tout au plus un bon coup de rein à donner…
Mais nos craintes se confirment. Se dessine avec ces masses orageuses une période qui restera gravée dans nos mémoires. Le relief tourmenté conjugué à une météo exécrable va nous rappeler que les grands défis ne valent que dans l’adversité.
Ouvrez le ban !
Présentement, la pluie s’intensifie, le mercure descend. Il est temps de revêtir les ponchos qui commençaient par sentir la naphtaline. Grave oubli pour ceux qui ont négligé de les transférer de la caravane à la voiture suiveuse, ils devront hélas s’en passer. Pas drôle cette perspective de devoir affronter les intempéries légèrement vêtu de la seule tenue d’été, ce sera la douche, bonhomme et équipements. Mais nous continuons d’aller de l’avant, nous montons à 1265 mètres, c’est sûr nous ne gagnerons pas en température.
J’apprécie pour la première fois de grimper. Au moins le corps se réchauffe. Alors que les descentes sont très risquées sur ces routes détrempées et le froid nous pénètre. Je finis d’ailleurs par avoir les doigts gourds avec la fraîcheur ambiante. Nous allons perdre 20 degrés en moins d’une demi-heure. Les voitures qui nous dépassent ou croisent achèvent de nous rincer.
Nous sommes au coeur de l’orage qui nous déverse tous ses bienfaits. Jupiter nous envoie ses éclairs, le foudre tombe à quelques centaines de mètres. Moment d’émotion et il va sans dire de crainte.
Sur ce plateau, peu de forêts, nous évoluons surtout en terrain découvert, les seuls paratonnerres existants sont les panneaux de signalisation. Cherchez l’erreur ! De plus je ne suis pas sûr que nos ridicules petits pneus suffisent à nous isoler en cas de … Chassons ces funestes idées.
Comment se comportent nos moussaillons dans ces éléments déchaînés ? Tout d’abord, c’est un peu sauve qui peut, la débandade. Les quatorze coureurs que nous sommes sont devenus malgré eux candidats au suicide, et dispersés sur cette maudite départementale, par deux ou par trois. Les beaux sourires ont complètement disparu. L’angoisse prévaut. J’imagine Claude à regretter une classe même turbulente malgré ses vacances scolaires tant attendues.
Philippe (Mathieu) se verrait bien à une présentation de grand crûs bourguignons. Notre bon président évoque un droit de retrait, manque de chance là où nous sommes le secours n’est pas près d’arriver. Il doit regretter d’avoir prolongé son sacerdoce. Outre la trouille d’être carbonisé comme un grillon par la foudre, dans quel état sera mon beau vélo avec une décharge de plusieurs milliers de volts ?
Jean-Philippe, Claude… marquent un bref arrêt, mais à quoi bon, autant rouler et sortir de cet orage localisé sur ces sommets. Et ce chemin de croix s’éternise, cette perturbation nous marque à la culotte. Plus loin Loïc est arrêté sur le bas-côté, petit incident technique au niveau de la chaîne coincée avec le dérailleur, docteur Super Jojo est sur place pour y remédier. Inutile, je continue, non sans oublier de leur souhaiter bonne chance, faut rester fair play. Nouveau point haut, 1301 mètres, hélas nous ne ferons pas de photo, les pensées sont ailleurs. Seule motivation : rouler, rouler pour gagner notre lieu de camping qui se rapproche. Les adeptes de l’eau de pluie pour une belle peau peuvent être satisfaits. Je ne suis plus concerné, les ans ont fait leur ravage, j’ai des rides à vie, il n’y a plus grand-chose à faire. Malgré tout nous avançons toujours sur ces hauteurs, nouveaux points de passage à 1215 m, 1196 m, 1139 m.
A présent l’orage s’éloigne, mais la pluie persiste à nous éprouver.
Mars, non je ne perds pas la tête, nous sommes bien en juillet. Mais il s’agit du nom d’un petit village. Effectivement la météo fait plus penser à celle de mars que de l’été au coeur duquel nous sommes. En perdant de l’altitude, on quitte petit à petit ce plateau. On se rapproche du versant Ardèchois qui domine la vallée du Rhône, nous sommes dans ce magnifique département qu’est l’Ardèche.
Nous nous sommes regroupés, tout le monde est présent. Personne n’a été pétrifié par la foudre. Effectivement la pluie finit par s’estomper et s’arrête à notre grand soulagement…
Nous touchons au but, Saint-Agrève.
Une longue piste qui descend nous conduit au camping « Riou la Selle », isolé dans la verdure. Loin d’être complet malgré cette fin juillet, mais toujours des gens du nord, dont des hollandais pour profiter du charme de la montagne, car nous sommes encore à 1000 m. Nous retrouvons la caravane, nos sacs et le plaisir de mettre des vêtements secs et chauds. Le temps reste couvert, mais cela n’empêche quelques vaillants d’aller profiter de la piscine chauffée mais non couverte. Enfin tout est relatif, l’eau flirte avec les 24 degrés, il fait moins chaud dehors, alors laissons s’ébrouer, Jean-Philippe, Claude, Patrick (qui ne ronchonne plus). La majorité préfère les douches qui elles sont chaudes.
Mais c’est le bonheur pour tout le monde.
Ce soir pour fêter cette journée dantesque, pour cette der des der de soirée, apéritif et encore et toujours notre bon Martial s’active à la cuisson des dernières grillades de ce raid. Au menu, potage de légumes, boudin/purée, fromage et dessert. Le ciel à sa façon arrose cet évènement et nous déverse
le reliquat de ses nuages. Mais sous le tivoli on peut supporter la mousson.
Par chance le bivouac a pu être monté avant cette dernière pluie. Des délicats préfèrent aller s’abriter dans les grandes tentes confortables du camping, n’est-ce pas Jojo ?
C’est donc avec un réel plaisir que nous retrouvons nos chauds duvets.
Nous avons parcouru 130 kilomètres dans la journée, rien d’ébouriffant, mais surtout nous avons encore avalé 2000 m de côtes dont des passages très pentus.
Samedi 26 juillet
Nous y voici. Nous allons toucher au but.
Le beau temps est de retour ; comme disent les météos patentés « un ciel de traîne subsiste ». Mais un oracle du camping le confirme, le soleil revient. Bonne nouvelle. Nous rechaussons nos escarpins encore mouillés de la veille. Toujours le même cérémonial avant départ, remise de la fiche d’itinéraire. Survol rapide des couleurs pour constater que le rouge est devenu insignifiant. S’agit-il d’un oubli pour ne pas perturber notre optimisme retrouvé avec le beau temps ?
90 kilomètres peuvent laisser perplexe, mais nous commençons par une longue descente, histoire de sécher vêtements et chaussures restés humides. Ensuite le plat des bords du Rhône prédomine largement, en définitive rien de bien stressant. Tout au plus cette longue montée, en faux plat prononcé surtout pourrait gêner un tantinet pour les hyper-allergiques à tout ce qui n’est pas plat ou descend.
En avant toute.
Nous entrons rapidement dans le vif du sujet avec cette longue, longue descente. Pour une fois on déroge à l’habitude, on commence par une côte inversée. Le nez dans le guidon, de nouveau nos descendeurs s’en donnent à coeur joie, ils retrouvent leurs sensations. Oubliés tous les tourments de la veille. Bien malgré moi, je me retrouve encore à ramasser les boulons.
Nous plongeons ainsi jusqu’à Lamastre soit près de 20 kilomètres, il fait beau, les versants Est sont illuminés par le soleil naissant. Un grand pont avec hautes piles et arches enjambe le Douzon. Nous nous arrêtons juste après, le convoi est là et nous attend.
Martial, Michel retrouvent leur vélo pour terminer la dernière soixantaine de kilomètres. Une dernière fois, Marie-Claude, les Marie (s) (Barbin, Béjard)… font le service de boissons, bananes et autres reconstituants énergétiques.
Nous profitons pour admirer le paysage, le Douzon s’écoule à une cinquantaine de mètres en contrebas dans cette vallée encaissée. Les truites doivent y couler des jours heureux sans risque de se faire traquer par des Jojos locaux, les berges sont en en effet quasi inaccessibles. Après cet interlude, nous repartons et nous entamons donc cette longue et douce montée continue. L’asphalte est très roulante. Cette difficulté, après celles authentiques, si j’ose dire passe pratiquement inaperçue et est facilement assimilée malgré la fatigue accumulée ces jours-ci.
Enfin nous quittons définitivement le relief pour arriver quelques kilomètres plus loin à Tournon-sur-Rhone. Ce fleuve s’offre brutalement à nos regards, rien à voir avec notre petite Sèvre. De grosses péniches circulent et doivent sans doute remonter jusqu’à Lyon. Ce sillon rhodanien, couloir entre les deux grands massifs Central et Alpin, canalise une circulation routière importante. Après les petites départementales tranquilles nous voici sur les grands axes nord-sud, c’est le chahut d’une dense circulation.
La vigilance est de rigueur. Ce serait trop bête d’avoir l’un de nous heurté par une voiture alors que nous touchons au but. Nous traversons le Rhône. Tain-l’Hermitage, malgré quelques hésitations, nous arrivons à nous regrouper, la Drôme à présent nous accueille.
Jean-Louis Odeyer, Jean-Claude (encore un) Chalaye, Luc Vatillieux, des cyclistes de Saint Hilaire du Rosier, venus nous accueillir, nous souhaitent la bienvenue, nous allons finir de concert avec eux. Nous sentons que la fin est proche, comme c’est réconfortant !
Encore quelques instants sur selle et à Saint Paul les Romans nous marquons notre pause méridienne pour le dernier pique-nique de ce long voyage. Comme dirait Michel, le maire de Mont Saint Hilaire au Québec, « l’humeur est badine ». Le repas est vraiment festif, je resterai discret sur le menu et sa carte des boissons pour ne pas offusquer les âmes sensibles.
Tonton rejoint également le groupe. Nous voici au grand complet.
Nous sommes attendus à 14 heures à Saint Hilaire du Rosier, soit une dizaine de kilomètres d’ici. Notre président ouvre le bal, comme il se doit il nous précèdera pour l’arrivée. Dernière ligne droite, dernière déclivité et nous touchons au but après ces derniers 90 kilomètres auxquels il convient de rajouter près de 500 mètres de dénivellation.
Après 660 kilomètres, mais encore 8500 mètres escaladés, (Gérard, l’année prochaine tu nous peaufines un peu mieux l’altitude gravie, pour arriver à 8800 mètres soit celle du toit du monde)
SAINT HILAIRE DU ROSIER NOUS VOICI ! Sains et saufs, au grand complet !
Oubliés la tendinite au genou, le derrière en rosette des sables…
Très peu d’incidents techniques et sans importance; une crevaison de notre bon René, pour plus de 9000 kms (cumulés par la sainte communauté) parcourus. Nous sommes accueillis par les applaudissements de la foule de convives des Saint Hilaire rassemblés près de l’arrivée.
Cette arrivée sous les vivats de gens connus, inconnus nous provoque toujours quelques petits frissons, petit moment de bonheur renouvelé à chaque édition. Michèle, notre plus fervente supportrice et Olivier nous congratulent.
Mais que s’est-il passé ? Notre édile est à l’arrivée, dans un fauteuil roulant, la jambe immobilisée dans une « gouttière ».
Nous lui adressons tous nos voeux de prompt rétablissement.
Re-cliché pour immortaliser l’instant, tout le monde est là… de nouveau toutes dents dehors ?! Clic clac merci kodak.
Tiens mais il en manque encore un, trop tard, tout le monde s’éparpille pour profiter des joies de la vie, dont la grande spécialité locale : la marquisette. Quant à l’absent de la photo, un additif sera peut être fait ultérieurement. Mais revenons à cette marquisette, petit apéritif composé de vin blanc, limonade et une goutte d’alcool, mais là encore pour ce genre de cocktail, des variantes existent ; quant aux proportions, c’est au bon goût et à l’humeur du bistrottier.
A présent après des ablutions appréciées aux douches, nous pouvons découvrir durant ces deux jours ou redécouvrir les spécialités proposées au marché des saveurs que chaque Saint Hilaire ne manque pas d’apporter. Nous sommes dans l’Isère, la noix de Grenoble est omni présente dans les nombreux vergers alentour. Son huile très parfumée est proposée par plusieurs exposants. Mais géographiquement, Saint Hilaire du Rosier, 1900 habitants, est situé au pied de ce site grandiose qu’est le Vercors. D’ailleurs l’apéritif servi le samedi soir sur une terrasse en surplomb permet d’apprécier les falaises de calcaire abruptes qui dominent le paysage à quelques kilomètres d’ici, et qui marquent le début de ce massif au relief tourmenté creusé de gorges encaissées.
L’Isère y marque une frontière entre la plaine et ce relief. Ses eaux sont d’un gris vert sombre laiteux. Avec le courant, cela n’incite guère à la baignade.
Le soir repas dansant comme à l’accoutumée dans un immense gymnase. C’est presque un repas d’adieu puisque l’avenir de ce genre de rassemblement devient très hypothétique.
Dimanche matin, complètement addictés par l’odeur du goudron, des fadas vont reprendre leur vélo pour aller découvrir les environs, quatre de la fine équipée entreprendront même de gravir un col avec rampes de 12 % ! Tandis que d’autres préfèreront assurer sur des routes alentour moins agressives.
Dimanche midi, dernier repas en commun puis le moment est venu de reprendre la route. Un long trajet nous attend, d’autres restent et rentreront les jours suivants après avoir découvert les endroits pittoresques de cette région réputée touristique. A l’image de notre périple, tout le monde regagne normalement Saint Hilaire, La Grève, Courçon, Niort etc. vraiment très heureux de cette magnifique sortie et de son happy end.
Encore une fois chapeau à l’organisateur et à tout ce travail en amont que cela a pu représenter.
Aucune note discordante, l’unanimité est authentique pour saluer cette réussite.
Merci également du fond du coeur à tous nos camarades suiveurs, suiveuses qui se sont dévoués spontanément pour nous servir, préparer repas, tables,
tivoli, assurer notre sécurité dans la voiture suiveuse, etc… bref pour assurer notre bien être à tous, et toujours dans la bonne humeur.
Post scriptum :
Le vice-président me rappelle à l’ordre car j’ai j’oublié de relater la grande distinction qu’a obtenue Jean-Claude, cré nom d’un chien !
Non ce n’est pas la légion d’honneur comme évoquée dans cet opus, mais tout aussi important, c’est d’avoir été admis dans cette noble confrérie des Chevaliers à la Noix …euhhh, plutôt Chevalier de la Noix.
Quelle tenue altière de notre big chef dans cette belle cape avec falbala. Manquent épée et dague pour ressembler à un fier mousquetaire.
La solennité, de mise de cette cérémonie, nous émeut au plus profond.
C’est bon Gégé comme ça, j’aurai le sursis avec mes 10 perles ?